Les curés de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud

PAROISSE DE SAINT-FRANÇOIS

DE-LA-RIVIÈRE-DU-SUD

 

 

Desservants:

                       Jean-Baptiste-François Grenet, 1726-1736 (curé de Berthier jusqu'en 1729)

                       André Jorian, 1727-1740

                       Louis-Bernard Castonguay, 1740-1742 (curé de Saint-Pierre)

                       Roger Chrétien-Lechasseur, 1741-1742

                       André Jorian, 1742-1748

                       Thomas Blondeau, 1749

 

Curés:

                       Charles-Régis des Bergères de Rigauville, 1749-1752

                       Pierre-Laurent Bédard, 1752-1810

                       Urbain Orfroy, 1810-1812

                       Hubert Cornelier, 1812-1815

 

Desservants:

                       Michel-Herménégilde Vallée, 1815-1823 (curé de Saint-Pierre)

 

Curés:

                       Sévère-Joseph-Nicolas Dumoulin, 1823-1825

                       Pierre Viau, 1825-1826

                       Charles-Joseph Primaux, 1826-1834

                       Jean-Marie Madran, 1834

                       Joseph-Étienne Cécile, 1835-1844

                       Louis-Léon Bélisle, 1840-1864

                       Charles Trudel, 1864-1876

                       Frédéric Oliva, 1876-1898

                       Alfred Boissinot, 1898-1899

                       Georges Pelletier, 1899-1922

                       Alfred Boulet, 1922-1924

                       Léon Vien, 1924-1939

                       François-Xavier Lefebvre, 1938-1942

                       Louis-Henri Paquet, 1942-1955

                       Louis Pelletier, 1955-1971

                       Aimé Talbot, 1971-1976

                       Germain Laplante, 1976-1995

                       Jules Paradis, 1995-1998

                       Robert Leblanc, 1998-2000

                       Pierre Laberge, 2000-2003

                       Michel Talbot, 2003-2006

                       Daniel Ouellet, 2006-2013

                       Michel Talbot, 2013-                         Desservant

Historique

La paroisse de SAINT-FRANÇOIS-DE-SALES-de-la-Rivière-du-Sud, dont le décret d'érection canonique tardif date du 21 juillet 1842, fut érigée à l'intérieur des limites de la seigneurie de Bellechasse.

Jean-Baptiste-François Grenet (1726-1736)

L'Abbé Jean-Baptiste-François Grenet, (desservant de 1701 à 1740)

"Il est aussi connu sous le nom de Jean-François Grenet, il est le fils de Jean-François Grenet et Jeanne Samson. 

Il nait le 11 février 1701 à Lévis, Chaudière-Appalaches, Québec, Canada. Il est baptisé le 11 février 1701 à Lévis. Il est ordonné prêtre le 14 avril 1726 et nommé, cette même année, curé de Berthier. Il fut, en 1735, premier desservant de Saint-François, rivière-du-sud, et, en 1746, curé de Saint-Thomas, de Montmagny, où il mourut le 30 octobre 1740.  Il est prêtre du 10 mai 1726 au 29 octobre 1726 à Charlesbourg, Capitale-Nationale, Québec.  Il fut curé de Beauport, Capitale-Nationale."

Source : Répertoire général du clergé canadien, Tanguay, Cyprien, 1819-1902  www.genealogiequebec

"Il est inhumé dans le premier cimetière de la Pointe-à-la-Caille de Montmagny (1678 à 1771)"

Source : www.gmfmontmagny.com

Dans le régistre des baptêmes, mariages et sépultures de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (1734-1860), il y est mentionné: " 1 er Révérend Jean Baptiste Grenet ordonné prêtre le 14 Avril 1724, curé de Berthier de Bel. Missionnaire de Ne. Français depuis l'établissement de la mission en 1729 jusqu'en octobre 1736. décédé le 31 octobre 1740."

 

André Jorian (desservant de 1727 à 1740 et de 1742 à 1748)

De 1722 à 1728, le curé de Champlain fut messire André Jorian baptisé à Québec en 1691, fil D'André Jorian de la paroisse Saint-Alban, Saintonge, et de Barbe-Charlotte Albert, canadienne. Ordonné le 6 avril 1715, il débuta dans le ministère sacerdotal à la Baie Saint-Paul. Son premier acte au registre de Champlain est du 18 novembre 1722.

Le curé André Jorian signa son dernier acte à Champlain au mois d'août 1728 et alla de suite prendre la cure de Laprairie. En 1731, il était à Contrecoeur et Sain-Ours, d'où il partit, l'automne de 1736 pour Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud et Saint-Thomas de Montmagny. Celui-ci passa à la cure de Berthier en-bas où il mourut la veille de Noël 1748 et fut inhumé dans l'église le 26 décembre. Déjà, en mai 1948, André Jorian est tenaillé par la maladie, nous pouvons lire dans les registre de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud que le desservant de Saint-Pierre vient le remplacer occasionnellement à Saint-François et il mentionne dans le registre qu'il le remplace à cause de sa maladie. André Jorian signe son dernier registre à Saint-François le 4 décembre 1748, il s'agit de la sépulture de Marie-Charlotte, fille de Ignace Timen et d'Angélique La Pointe. L'enfant est inhumée dans le cimetière de Berthier-sur-Mer. Sa maladie crée un vide dans le registre de Saint-François, ce n'est que le 10 février 1749 que l'abbé Rondeau continue le registre des baptêmes, mariages et sépultures

Source : Geneanet et les recherches de Louis-Marie Garant

Extrait du régistre des baptêmes, mariages et sépultures de la Fabrique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (1734-1860): "Révérend André Jorian ordonné prêtre le 6 avril 1715, curé de Berthier, est missionnaire de Ne. Français depuis en octobre 1736 jusquen décembre 1740. Il reprend de nouveau la mission de St. Frns en Avril 1742 et en reste chargé jusqu'à sa mort arrivée subitement en confessant le soir du 24 décembre 1748 à Berthier avant la messe de minuit."

 

Louis-Bernard Castonguay (desservant de 1740à 1742)

Vicaire desservant de Saint-Thomas de Montmagny durant la cure de André Jorian.

Source : Geneanet

Extrait du régistre des baptêmes, mariages et sépultures de la Fabrique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (1734-1860): "Révérend Louis Bernard Castonguay arrivé de France le 15 août 1731, curé de St-Pierre et Missionnaire de St. Frns depuis en Décembre 1740 jusqu'en Novembre 1741. Parti du Canada en Septembre 1744.

Roger Chrétien-Lechasseur (desservant en 1741 et 1742)

Prètre missionnaire qui fût présent dans plusieurs actes d'Amérindiens (baptêmes et sépultures) sur 17 ans de présence en Côte-du-Sud.

Source Geneanet

Extrait du régistre des baptêmes, mariages et sépultures de la Fabrique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (1734-1860): "Révérend Chrétien Lechasseur arrivé de France en juillet 1723, curé de St-Pierre et Missionnaire de St-François depuis Novembre 1741 jusqu'en Avril 1742. Décédé le 15 Avril 1756"

Thomas Blondeau (desservant en 1749)

M. Thomas Blondeau, né là Charlesbourg e 1 er avril 1709, fils de Thomas Blondeau et de Marie-Anne Gagnon; ordonné le 22 septembre 1742; 9 octobre 1742, chante la messe dans sa paroisse natale; 1749, curé de Berthier, comté de Montmagny; 1762, de Saint-Valier, jusqu'à sa mort arrivée le 19 juillet 1770, à l'âge de 61 ans.

Source : Répertoire général du clergé canadien, Auteur : Tanguay, Cyprien (1819-1902)

sur Geneanet

Extrait du régistre des baptêmes, mariages et sépultures de la Fabrique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (1734-1860): "Révérend Thomas Blondeau ordonné prêtre le 22 Septembre 1742, curé de Berthier est Missionnaire de St-Frns depuis la mort de M. Jorian en décembre 1748 jusqu'au 1 er Octobre 1749. décédé le 14 juillet 1770."

Charles-Régis des Bergères de Rigauville (Curé de 1749 à 1752)

Charles-Régis des Bergères de Rigauville a été curé de Saint-François de la Rivière-du-Sud de 1749 à 1752, précédant Pierre-Laurent Bédard qui occupa le poste pendant 57 ans et 5 mois.

Source : Annuaire de l'Église catholique au Canada (Canadian Catholic Church directory) sur Geneanet

Extrait du régistre des baptêmes, mariages et sépultures de la Fabrique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (1734-1860): "Révérend Charles de Rigauville (Régis des Bergères) ordonné prêtre le 20 Septembre 1749, premier Missionnaire de St-François y résidant + desservant Berthier depuis le 1 er Octobre 1749 jusqu'au 1 er Octobre 1752. Nommé chanoine de l'Évêché et chapelain de l'Hopital général de Québec, ou il est décédé le 26 décembre 1780."

Pierre-Laurent Bédard (curé de 1752 à 1810)

M. Pierre-Laurent Bédard, né à Charlesbourg le 6 juillet 1729, fils de Thomas-Chs. Bédard et de Jeanne-Françoise Huppé; ordonné le 26 août 1752; curé de Saint-François, Rivière-du-Sud, avec la desserte de Berthier et de Saint-Pierre, Rivière-du-Sud; décédé à Saint-François, Rivière-du-Sud, le 11 mars 1810 à l'âge de 81 ans, après avoir desservi cette paroisse pendant cinquante-huit ans.  Il avait deux soeurs religieuses aux Ursulines et une à l'Hôtel-Dieu de Québec.

À peine monsieur Bédard avait-il pris possession de la cure de Saint-François qu'il s'occupa d'y bâtir une église pour remplacer la première chapelle du bord de la rivière. Il en fit fixer la place au bout du rocher dont les pins séculaires donnent un ombrage avidement recherché dans les grandes chaleurs de l'été. Monsieur Bédard bénit lui-même la pierre d'assise de son église le 24 juin 1754. Cependant, ce n'est que le 26 août 1762 que la première messe y fut célébrée puisque les travaux de construction avaient été interrompus en raison de la guerre de la conquête. 

En 1763, il offra aux religieuses de la Congrégation Notre-Dame une petite maison éloignée de l'église et l'année suivante, il présida lui-même à la bénédiction de la pierre angulaire du couvent de Saint-François, le 28 mai 1764.

Pour en savoir davantage sur le curé Bédard, il faut lire "Un curé et son temps, Pierre-Laurent Bédard" écrit par monsieur Louis-Philippe Bonneau (5)

Extrait du régistre des baptêmes, mariages et sépultures de la Fabrique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (1734-1860): "Révérend Pierre Laurent Bédard ordonné prêtre le 23 Aout 1752, Missionnaire résidant à St-François depuis le 1 er Octobre 1752 jusqu'en juin 1760 qu'il fut nommé Curé. il est décédé le 11 Mars 1810, un dimanche matin, et a été inhumé dans le sanctuaire de l'Église de la dite paroisse, après une desserte de cinquante sept ans cinqu mois et Dix jours. Il a présidé à la bâtisse et à la ____ de l'Église commencée en 1754, bénéite le 26 Aout 1762, et consacrée le 18 Aout 1790. Avec St-François, il a presque toujours eu à Desservir St-Pierre et Berthier."

Il décède à Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud le 11 février 1810, le service religieux a lieu le 13 mars à Saint-François. Le registre nous informe qu'il fut inhumé dans l'égilse de Saint-François, dans le sanctuaire du coté de l'Évangile, proche du marche-pied de l'autel. Il reçu le sacrement de pénitence mais sa condition ne lui a pas permis de recevoir d'autres sacrements. Il était âgé de 80 ans 9 mois au moment de son décès. Le curé Paquet de St-Gergais, le curé de Saint-Pierre-du-Sud, Jean-Baptiste Lavignon et plusieurs personnes ont assistés à la cérémonie. R. Pâquet ptre, J.M. Verreau ptre, JM Vézina ptre, Jean-Bte. Lavignon clerc, Jh Bellange et J.M. Pâquet ont signé le registre (recherche: Louis-Marie Garant)

 

Sources :

Répertoire général du clergé canadien. Auteur Tanguay, Cyprien (1819-1902) sur Geneanet

Recherches historiques : bulletin d'archéologie, d'histoire, de biographie, de bibliographie, de numismatieue, etc. 1901 (Volume 7) Auteur Roy, Pierre Georges, 1870-

Le site institutionnel de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud, Société de Conservation du Patrimoine de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud

Joseph Michel Paquet (desservant en 1810)

Extrait du régistre des baptêmes, mariages et sépultures de la Fabrique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (1734-1860): "Révérend Joseph Michel Paquet ordonné prêtre le 20 octobre 1782, curé de St-Pierre a desservi St-François depuis le 13 mars 1810 jusqu'à sa mort arrivée le 17 juillet 1810 à St-Pierre où il a été inhumé dans l'Église.

Raphaël Paquet (desservant en 1810)

Extrait du régistre des baptêmes, mariages et sépultures de la Fabrique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (1734-1860): " Révérend Raphaël Paquet ordonné prêtre le 15 Aout 1790, curré de St-Gervais a desservi St-François depuis le 19 juillet 1810 jusqu'au 18 Septembre 1810. Il est décédé à St-Gervais le 30 Avril 1838 et a été inhumé dans l'Église"

Urbain Orfroy (curé de 1810 à 1812)

Urbain Orfroy est né à La Flèche, diocèse d'Angers (France) en décembre 1765, le registre du baptême consulté par M. Jean-Marc Plard nous confirme que Urbain Orfray fut baptisé par Claude Doüay, prêtre vicaire de la paroisse de Saint-Thomas le 3 décembre 1765, qu'il est le fils de Urbain Orfray, Maître maréchal ferrant et de Marie Jouannet. Le parrain fut Urbain Branchu, marchand et la marraine Marie-Anne Petit, femme d'Ambroise Dorvau, maître boulanger, tous deux de Saint-Thomas. Urbain Branchu et René Orfray signèrent le registre.

Il fut ordonné prêtre le 22 décembre 1789. Il est venu de France (du diocèse de Aix en Provence) le 21 janvier 1796 accompagné de l'abbé Houdet,  il fut curé de Trois-Rivières de 1812 à 1819, puis de Saint-Valier, où il meurt en 1846, agé de 80 ans. Selon , il était un enfant de La Flèche. En 1797, il succéda à M. Gagnon dans la cure de la Pointe-du-Lac. Thomas et André Cooke sont alors du nombre de ses élèves.

Extrait du volume "Les ecclésiastiques et les royalistes français réfugiés au Canada à l'Époque de la révolution 1791-1802): M. Orfroy, ou Orfray, ou Offroy, était né à La Flèche, diocèse d'Angers, en l'année 1766. Après son ordination, qui eut lieu le 22 décembre 1789, il exerça pendant quelque temps les fonctions curiales dans une petite paroisse que lui avait confiée Mgr. du Vivier de Lorry, son évêque. À l'heure ou s'ouvrit l'ère de la persécution, le jeune abbé passa en Angleterre. Il fit à Londres un court séjour; n'y trouvant pas d'emploi, il se trouva désoeuvré, et cela lui répugnait. Il se transporta à Guernesey pour y exercer le ministère comme vicaire de la paroisse. L'ennui s'emparant de lui, il repassa en Angleterre, et là il offrit ses services à l'évêque de Léon, le priant de le diriger vers le Canada ou vers un autre endroit d'Amérique où il put se consacrer aux missions. Le Canada lui fut désigné, et l'abbé Orfroy, ayant trouvé un compagnon de voyage dans la personne de l'abbé Houdet, sulpicien, se mit en route pour l'Amérique. Il arriva à Québec le 21 janvier 1796. Mgr. Hubert l'envoya aussitôt chez M. l'abbé Cazeneuve, curé de Saint-Laurent en l'île de Montréal. Au mois d'octobre 1797, il fut nommé curé de la Pointe-du-Lac, qu'il desservit pendant huit ans. De là il fut transféré dans la mission de la Baie des Chaleurs, avec Caraquet et Miramichi comme centres d'opération. Ce fut pendant les cinq années de son séjour là-bas qu'il eut l'occasion de lier connaissance et de contracter amitié avec l'abbé Charles-François Painchaud, alors missionnaire de Ristigouche, Carleton, etc. Cette amitié dura aussi longtemps qu'eux, et M. Orfroy en donna des marques sensibles en faisant au collège, fondé à Sainte-Anne de la Pocatière par M. Painchaud, des legs assez précieux. Aussi M. Orfroy est-il regardé comme l'un des bienfaiteurs de cette institution. En 1810, M. Orfroy devient curé de Saint-François et de Saint-Pierre du Sud, et en 1811, de Berthier, paroisse voisine. En 1812 il eut la cure des Trois-Rivières, où il passa sept ans. "Son arrivée fut accueillie avec bonheur", lisons-nous dans l'Histoire des Ursulines des Trous-Rivières, M. de Calonne s'appuyait avec confiance sur ce saint homme, son compatriote. C'est surtout lorsqu'on est éloigné du pays natal qu'on renoue avec bonheur les liens qui nous y rattachent. M. Orfroy, homme paisible, charitable, prêtre pieux, rendait à son ancien compatriote tous les services en son pouvoir. L'un et l'autre avaient les yeux fixés sur Rome et la France; on se communiquait mutuellement les nouvelles reçues. En 1814, leurs plus ardents désirs étaient réalisés, le souverain  Pontife avait revu la Ville Eternelle; et la France, leur chère patrie, redevenait franchement catholique. Intérieurement ils en bénissaient Dieu; mais on ne voit pas qu'il y ait eu chez eux aucune velléité de retourner au pays. Leur mission était tracée ici, et ils s'en acquittaient aver amour. "Comme curé de notre ville, M. Orfroy était généralement estimé. Son modeste revenu était le patrimoine des pauvres, et son occupation habituelle en dehors de l'exercice du saint ministère, était de surveiller les travaux de réparations et d'embellissement commencés à l'église paroissiale sous la direction de M. le grand vicaire." La zizanie ayant éclaté au sujet des décorations de l'église, M. Orfroy, homme pacifique, préféra se retirer, et Mgr. Plessis le nomma à la cure de Saint-Vallier, qui fut son dernier champ d'action. Il y mourut, le 9 octobre 1846, à l'âge avancé de 80 ans et 10 mois. Ce vénérable prêtre du Seigneur portait beaucoup d'intérêt à l'éducation de la jeunesse. Quelques jeunes gens, mieux doués sous le rapport de l'intelligence que sous le rapport de la fortune, méritèrent sa protection. Il en fit instruire plusieurs, entre autres un jeune Cooke qu'il avait placé au collège de Nicolet, pendant qu'il était curé à la Pointe-du-Lac. Cet enfant est devenu plus tard un évêque, le premier évêque des Trois-Rivières. Pendant près de vingt ans, bien avant le fonctionnement d'une loi d'éducation, M. Orfroy avait soutenu à Saint-Vallier une école primaire. Non seulement il y consacrait de ses deniers, mais il voyait lui-même à ce que l'instruction fût régulièrement et sagement distribuée à l'enfance.

Extrait du régistre des baptêmes, mariages et sépultures de la Fabrique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (1734-1860): "Révérend Urbain Orfroy ordonné prêtre en France le 22 décembre 1789, arrivé en canada en 1796. Curé de St-François desservant St-Pierre depuis le 18 Septembre 1810 jusqu'en Octobre 1812. Ensuite curé de 3 Rivières pendant 8 ans, puis de St-Vallier jusqu'à sa mort le 9 Octobre 1846. Il a aggrandi des deux chambres du Nord-est le Presbiter bâti par M. P. Laurent Bédard."

 

Sources :

Essai de bibliographie canadienne. Auteur : Gagnon, Philéas (1854-1915)

Mémorial des noces d'or de Sa Grandeur Mgr. L.F. Laflèche. Auteur : Marguerite-Marie, mère, née 1854

Vie de Mgr. Cooke, premier évêque de Trois-Rivières

Geneanet

Jean-Marc Plard nous a donné en janvier 2019 des informations précieuses sur le baptême de l'abbé Urbain Orfroy

Recherche : Louis-Marie Garant

Hubert Cornelier (curé de 1812 à 1815)

Hubert Cornelier est le fils de Charles Cornelier et de Françoise Martin, il nait le 30 avril 1788 et est ordonné prêtre le 30 septembre 1810. Il est vicaire à Vaudreuil, Québec, Canada. Il est ensuite curé de Berthier de Bellechasse et de Saint-François en 1812. En 1815, il est curé à Châteauguay, Montérégie, Québec. Il décède le 9 juillet 1817 à Châteauguay.

Extrait du régistre des baptêmes, mariages et sépultures de la Fabrique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (1734-1860): "Révérend Hubert Cornelier ordonné prêtre le 30 Septembre 1810, est curé de St-François desservant Berthier depuis en octobre 1812 jusqu'en juillet 1815. Décédé curé de Chatauguay le 9 juillet 1817"

Source : Geenealogiequebec.info

Michel-Herménégilde Vallé (desservant de 1815 à 1823)

Michel-Herménégilde Vallé, né à Montréal, le 15 septembre 1770, fils de Pierre Vallé et de Catherine Tréflé-Rotot, ordonné le 17 août 1794 ; vicaire à Vaudreuil ; 1798, curé de Lachine ; 1802, de Saint-Charles de Chambly et de Saint-Hilaire, jusqu'en 1810 ; 1812 de Saint-Pierre, rivière du sud ; décédé, à Saint-Thomas, le 23 octobre 1823, à 52 ans. Inhumé à Saint-Pierre, rivière du sud.

Extrait du régistre des baptêmes, mariages et sépultures de la Fabrique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (1734-1860): "Révérend Michel Herménégilde Vallée ordonné prêtre le 17 aout 1794, est curé de St-Pierre depuis 1812 et de St-François depuis juillet 1815 jusqu'à sa mort subite à St-Thomas le 22 oct 1823 inhumé à St-Pierre"

Source :  Répertoire général du clergé canadien. Auteur Tanguay, Cyprien, 1819-1902

Sévère-Joseph-Nicolas Dumoulin (curé de 1823 à 1825)

Sévère-Joseph-Nicolas Dumoulin, né le 5 décembre 1793, à Sainte-Anne du bout de l'Ile de Montréal, fils de François-Nicolas Dumoulin et de Louise-Charlotte Cressé : il fut ordonné le 23 février 1817 ; en 1818 missionnaire de la Rivière Rouge ; en 1823 curé de St. François, rivière du sud ; en 1825, curé d'Yamachiche, oû il décède le 27 juillet 1853, à 60 ans.

Il est dit de lui dans le livre "Histoire de la paroisse d'Yamachiche" "C'était un homme au jugement sûr, à la parole évangélique, au caractère merveilleusement trempé. Il était gai, enjoué même, mais la sainteté se lisait sur sa figure."

Extrait du régistre des baptêmes, mariages et sépultures de la Fabrique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (1734-1860): "Révérend Sévère Jos. Nicolas Dumoulin ordonné prêtre le 23 Février 1817, après avoir été missionnaire de la Rivière Rouge ets curé de St-François depuis en Octobre 1823 jusqu'au 27 Octobre 1825 + desservant St-Pierre. ensuite Curé d'yamachiche et chanoine honoraire. Décédé le 27 juillet 1853"

Sources :

Annuaire de Ville-Marie (Volume 2) Auteur : Huguet-Latour, Louis Adolphe, 1821-2904

Histoire de la paroisse d'Yamachiche (précis historique) Auteur Caron, Napoléon

Pierre Viau (curé en 1825 et 1826)

Pierre Viau, prêtre catholique, éducateur, vicaire général et administrateur scolaire, né le 24 juillet 1784 à Saint-Constant, Québec, et baptisé à Saint-Philippe-de-Laprairie, Québec, fils de Pierre Viau, cultivateur, et de Marie-Josephte Barrette ; décédé le 13 juin 1849 à Montréal.

Il fût curé de Saint-Nicolas, près de Québec, de 1820 à 1822, de Sainte-Anne, à Yamachiche, de 1822 à 1825, de Saint-Pierre-du-Sud, à Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud, avec la desserte Saint-François (à Saint-François-Montmagny), en 1825 et 1826.

Extrait du régistre des baptêmes, mariages et sépultures de la Fabrique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (1734-1860): "Révérend Pierre Viau ordonné prêtre le 3 décembre 1809, est curé de St-François desservant St-Pierre depuis le 27 octobre 1825 jusqu'au commencement de janvier 1826. Ensuite Vicaire général, puis chanoine honoraire de l'Évêque de Montréal. décédé à Montréal le 13 juin 1849"

Source : Dictionnaire biographique du Canada sur Geneanet

Charles-Joseph Primaux (curé de 1826 à 1834)

Nous l'avons trouvé lors de nos recherches sous le nom de Joseph-Charles Primeau. Né le 25 septembre 1792, à Saint-Michel de Bellechasse. De 1834 à 1855, curé de Varennes, où il décède le 31 janvier 1855, à 62 ans 4 mois.

Dans le volume "Site institutionnel de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud", on y lit " L'abbé Charles-Joseph Primeaux, curé de 1826 à 1834, nous a légué le calvaire qui a premis la conservation d'un christ de François Baillargé. D'autre part, on s'est aussi longtemps souvenu de ses célèbres disputes avec les religieuses du couvent."

Extrait du régistre des baptêmes, mariages et sépultures de la Fabrique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (1734-1860): "Révérend Charles Joseph Primeaux ordonné prêtre le 22 octobre 1815, est curé de St-François depuis en janvier 1826 jusqu'au 15 septembre 1834. Il a desservi St-Pierre et ensuite Berthier plusieurs années. Nommé curé de Varennes en 1834 il y est demeuré jusqu'à sa mort le 31 janvier 1855."

Sources :

Annuaire de Ville-Marie (Volume 2) Auteur : Huguet-Latour, Louis Adolphe, 1821-1904

Histoire de Séminaire de Saint-Hyacinthe depuis sa fondation jusqu'à nos jours (Volume 1) Auteur : Choquette, Charles Philippe.

Le site institutionnel de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (Société de Conservation du Patrimoine et Comité d'embellissement de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud

Jean-Marie Madran (Curé en 1834)

Jean-Marie Madran fût curé de Saint-Jacques-le-Majeur de l'Achigan du 15 octobre1814 au 24 juillet 1819. C'était un prêtre d'un caractère paisible, affable, mais un peu faible. 

Extrait du régistre des baptêmes, mariages et sépultures de la Fabrique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (1734-1860): "Révérend Joseph Marie Madran ordonné prêtre le 12 juin 1813, est curé de St-François depuis le 15 Septembre 1834 jusqu'au 15 Aout 1835, ensuite missionnaire de Nipisiguit. mort le 2 juin 1857"

Sources : 

Recherches historiques : bulletin d'archeologie, d'histoire, de biographie, de bibliographie, de numismatique, etc. 1896 (Volume 2) Auteur : Roy, Pierre Georges

Annales religieuses de la paroisse de St. Jacques le Majeur, vulgo de l'Achigan, depuis son origine jusqu'à nos jours de 1772 à 1872. Auteur : Chagnon, François Xavier, 1842-1911

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Joseph-Étienne Cécile (curé de 1835 à 1844)

Selon un extrait de lettre datée du 23 février 1830 de Mgr Bernard-Claude, Évêque de Québec, M. Cécile était curé de Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud en 1830.

Extrait du régistre des baptêmes, mariages et sépultures de la Fabrique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (1734-1860): "Révérend Joseph Étienne Cecil ordonné prêtre le 21 Septembre 1816, curé de Berthier en 1820, de St-Pierre en 1827 est curé de St-François depuis le 15 Aout 1835 jusqu'en octobre 1840, desservant St-Pierre 2 ans et Berthier 3 ans. Ensuite curé du Cap St-Ignace jusqu'à sa mort le 29 mars 1857"

Sources : 

Notes historiques sur la paroisse de Saint-Thomas de Montmagny. Auteur : Casault, Flavien-Edouard, 1842-1910

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Louis-Léon Bélisle (curé de 1840 à 1864)

Dans les notes historiques sur la paroisse de Saint-Thomas de Mongmagny, nous pouvons lire que Louis-Léon Bélisle, curé de St-François du Sud et François Morin, curé de St-Pierre ont tous deux assisté à la bénédiction des cloches par le Grand-Vicaire Charles-Félix Cazeau le 13 juin 1861.

Extrait du régistre des baptêmes, mariages et sépultures de la Fabrique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (1734-1860): "Révérend Louis Léon Belisle ordonné prêtre le 5 février 1832, vicaire à St-Henri jusqu'en mai 1835, ensuite vicaire à Deschambault puis curé de St-François Xavier de Batiscan en décembre 1835, curé des Grondines en 1839, est curé de St-François et de Berthier en Octobre 1840 et de St-François seul en février 1841. par ses soins la paroisse a été erigée canoniquement le 21 juillet 1842 et civilement le 28 Septembre 1843: l'annexion de la partie de St-Vallier a eu lieu canoniquement le 6 mars 1843 et civilement le 12 janvier 1844. Il a quitté la paroisse le 28 septembre 1864 pour aller prendre possession de la Nouvelle Paroisse de St-Edouard de Lotbinière."

Sources : 

Notes historiques sur la paroisse de Saint-Thomas de Montmagny. Auteur : Casault, Flavien-Edouard, 1842-1910

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Charles Trudelle (curé de 1864 à 1876)

C'est au printemps 1866, que l'ancienne église fut démolie pour faire place à l'église actuelle. La construction de la nouvelle église débuta la même année et c'est le 25 octobre 1866 que l'église fut bénite par monsieur le Grand-Vicaire, Alexis Mailloux et une première messe y fut chantée en présence de vingt-deux prêtres. Le clocher fut réalisé en 1867 et c'est en 1870 qu'il est décidé de parachever la voûte de l'église et la pose des bancs. En 1872, le curé Trudelle est autorisé à faire venir de Londres un carillon de trois cloches. Le 25 février de la même année, le curé Trudelle est à nouveau mandaté par ses paroissiens pour faire l'acquisition de l'orgue que les dames Ursulines de Québec avaient installé dans la chapelle de leur monastère. Cet orgue, de facture Mitchell, possédait huit jeux. Les Ursulines de Québec l'avaient obtenu dans un échange avec la fabrique de Saint-Romuald. Ses sons particulièrement doux et agréables plaisaient aux religieuses. Cependant, à son installation, cet instrument s'avéra trop encombrant et trop puissant pour leur petite chapelle et elles prirent la décision de s'en départir. Le prix d'acquisition était fixé à 1 000$, payable en 10 versements annuels de 100$. L'entreprise la plus délicate fut de découper le second jubé afin de lui faire de la place.

Il fût curé de Saint-Paul de Chester de 1878 à 1883. Il décède d'une inflammation des poumons mardi le 10 avril 1883 à son presbytère de Saint-Paul de Chester. Nous retrouvons son tombeau au sous-sol de l'Église Saint-Paul-Apôtre de Chesterville.

Extrait du régistre des baptêmes, mariages et sépultures de la Fabrique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (1734-1860): "Charles Trudelle né à Charlebourg le 28 janvier 1822. Ordonné prêtre le 24 mars 1845 par Mgr.  Turgeon. Agrégé au Séminaire de Québec (où il demeura depuis son ordination) le 17 sept. 1848. Nommé curé de St-Callixte de ____ le 16 sept. 1850. curé della Baie St-Paul le 2 août 1856. curé de St-François de la Rivière du Sud le 31 août 1864. Il arriva dans cette paroisse le 29 septembre suivant. Il a quitté la paroisse le 3 octobre 1876 pour aller prendre la ____ de la paroisse de St-Michel."

Sources :

Le site institutionnel de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (Société de Conservation du Patrimoine et Comité d'embellissement de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud

Recherches historiques : bulletin d'archeologie, d'histoire, de bibliographie, de numismatique, etc. Auteur : Roy, Pierre Georges

Bases de données en histoire régionale CIÉQ

Guide du citoyen Municipalité de Chesterville

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Frédéric-Auguste Oliva (curé de 1876 à 1898)

L'Abbé Frédéric-Auguste Oliva, curé de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud de 1876 à 1898. Décédé à Saint-François le 4 janvier 1898. Fils de James (Jacques), né le 15 août 1787 et de Marguerite-Charlotte des Rivières. Petit fils de Frédéric-Guillaume Oliva (d'origine allemande), qui pratiquait la médecine avec très grand succès à Montmagny puis ensuite dans la ville de Québec.

L'abbé Frédéric Oliva, successeur de monsieur Trudelle, arriva à Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud précédé de sa réputation de sainteté. Selon les dires de mademoiselle Émilie Boivin qui poursuivit les écrits de l'abbé Trudelle, le nouveau curé fut avant tout un excellent éducateur. Secondant avec brio soeur Sainte-Trinité, supérieure du couvent, il s'appliqua à rendre l'institution accessible, même aux jeunes filles les plus pauvres de la paroisse et des environs, et à améliorer le programme d'enseignement. Ces deux personnes firent du couvent de Saint-François la gloire de la Côte-du-Sud. Épaulant de toute son autorité soeur Sainte-Trinité, il contribua à la construction du dernier couvent, en 1882 et 1883, et fit construire le presbytère actuel, en 1886. Quelque dix ans plus tard, heureux que les dettes de la Fabrique résultant de la construction de l'église et du presbytère aient considérablement diminuées, il jugea que le moment était venu de compléter le décor de la maison de Dieu.

Extrait du régistre des baptêmes, mariages et sépultures de la Fabrique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (1734-1860): "Révérend Frédéric Auguste Oliva né à St-Thomas, comté de Montmagny le 4 Juillet 1828. Ordonné sous-diacre le 27 Octobre 1850, Diacre le 31 Octobre 1850, prêtre le 11 Mai 1851 par Monseigneur Bourget, évêque de Montréal. Nommé vicaire à St-Joseph de Lévis ou il demeura trois mois, puis nommé vicaire à l'Islet le 15 Août 1851. Nommé en septembre 1855 missionnaire à la Rivière au Renard, Comté de Gaspé ou il fut le premier prêtre desservant. Curé de St-Lambert comté de Lévis en Septembre 1858. Curé de St-François de la Rivière du Sud, comté de Montmagny le 5 Septembre 1876. Il arriva dans cette paroisse le 2 Octobre 1876. Mort le 4 janvier 1898, inhumé dans le cimetière de la paroisse St-François dans les lots 56-66. Monseigneur le Grand Vicaire C.A. Marois chanta le service et l'absoute. Une cinquantaine de prêtres assistaient au choeur. Les chantres tant fameux de St-François chantèrent la messe des morts harmonisé avec succès. Le service eut lieu le sept janvier vendredi 1898. L'Église remplie de fidèles."

  

Sources : 

Les petites choses de notre histoire (volume 4) Auteur: Roy, Pierre Georges, 1870-1953

Photo prise par l'artiste Livernois & Bienvenu entre 1866 et 1873. Collection Yves Beauregard

Voici un texte tiré des mémoires de l'abbé Jacques Simard en 2017 concernant Frédéric-Auguste Oliva :

Ma grand-mère Simard parlait souvent de M. Oliva; je trouvais ça intrigant un nom comme ça! J’avais probablement 7 ou 8 ans à l’époque. Ironie du sort! Maintenant que j’en ai 87, j’habite le logement numéro 4 aménagé dans cette même résidence édifiée en 1887 par M. Oliva alors qu’il était curé de Saint-François-de-Sales. C’était son presbytère! Les années ont passé et cette maison, recyclée à grands frais en l’an 2015, porte maintenant le nom de pavillon Frédéric-Auguste-Oliva. Cet homme de Dieu auquel se référait souvent ma grand-mère Georgianna était un homme de qualité, reflétant une bonté proverbiale pour ses paroissiens et particulièrement doué pour les affaires, ce qui rehaussait son prestige.

 

Son successeur M. l’abbé Alfred Boissinot (1898-1899), fut nommé quelques fois seulement dans les conversations, sans plus de détails qui eussent pu attirer mon attention. Quant à l’abbé Georges Pelletier (1899-1922), bonhomme, comme on disait, il soignait les pauvres avec largesse; il était tellement prodigue que les finances de la fabrique en souffrirent; on lui enleva la cure! 

Jacques Simard, ptre. 2017

Louis-Alfred Boissinot (curé en 1898 et 1899)

Louis-Alfred Boissinot nait le 26 novembre 1851 à Saint-Joseph-de-la-Pointe-de-Lévy, Lévis, Chaudière-Appalaches, Québec, Canada. Fils de François Boissinot et d'Hélène Pelletier. Il est ordonné prêtre le 22 mai 1880 à Québec. Il fut vicaire à Portneuf en 1881 et vicaire à Saint-Joseph-de-Beauce en 1887. Il fut vicaire à Sommerset, Québec en 1888.

Ensuite, monsieur Louis-Alfred Boissinot fut curé de Saint-Philippe-de-Néri de 1892 à 1898. Il y fut l'idole de ses paroissiens. Comme prédicateur, il figurait parmi les meilleurs de son temps. Sa bonté, surtout pour les enfants, n'avait pas de limite. Son grand coeur lui faisait tout donner aux petits et à la bonne et bruyante jeunesse écolière. "J'aime mieux, nous disait-il souvent, vous voir ici qu'ailleurs. Sous mes yeux, je sais que vous ne péchez pas." Il est décédé dans le plus parfait dénuement à l'Hôtel-Dieu de Québec, le 26 avril 1899. Son corps repose dans le cimetière de St-Joseph de Lévis, sa paroisse natale.

Extrait du régistre des baptêmes, mariages et sépultures de la Fabrique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud (1734-1860): "Du 4 au 26 janvier inclusivement, le Rev. G. O. Godbout agi comme desservant de St-François et le Révérend L. A. Boissinot pris possession de la cure le 27 janvier"

Sources:

La famille Lavoie au Canada de 1650 à 1921. Auteur: Lavoir, Joseph A

GénéalogieQuébec.info

Répertoire général du clergé canadien par ordre chronologique depuis la fondation de la colonie jusqu'à nos jours. Auteur: Tanguay, Cyprien, 1819-1902

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Georges Théodule Pelletier (curé de 1899 à 1922)

L’abbé George Pelletier naît à Rivière-du-Loup le 30 Juillet 1855. Il est le fils de monsieur  George Pelletier et de dame Odélie Jobin.

 L’abbé Pelletier est ordonné prêtre le 22 mars 1881 à Québec. Il devient vicaire de Saint-Alexandre en 1882 et curé de Saint-Nérée en 1888. L’évêque de Québec, monseigneur Elzéar-Alexandre Taschereau, le nomme curé de Saint-François en mai 1899. Il assumera cette responsabilité jusqu'à la fin de juillet 1922.

Il arrive alors de Saint-Nérée de Bellechasse accompagné de plusieurs de ses anciens paroissiens venus le reconduire en voitures à cheval. Ces derniers lui disent adieu en pleurant.

Ses nouveaux paroissiens de Saint-François l’ont vite perçu comme un pasteur dévoué toujours enclin à secourir les plus démunis. Les malades sont assurés d’être consolés et les plus pauvres de recevoir de l’aide lorsqu’ils se disent dans le besoin.

La liturgie fut une de ses préoccupations majeures : il établit la dévotion des premiers vendredis du mois et se fait l’apôtre de la communion quotidienne. Pour rehausser la splendeur des cérémonies religieuses, en continuant le travail du curé Frédéric-Auguste Oliva, il favorise l’éclosion d’un chœur de chant envié des paroisses voisines. Les fêtes religieuses organisées sous sa gouverne ont toujours beaucoup d’éclat.

Fidèle à l’engagement inconditionnel de son prédécesseur, il soutient avec énergie l’œuvre des religieuses de la Congrégation Notre-Dame. Avec ce nouveau pasteur la renommée du couvent ne cesse de grandir. Chaque année de nouvelles paroisses, tant celles du sud  de Montmagny et de Bellechasse que celles du Lac-Saint-Jean, lui réclament des institutrices nouvellement diplômées.

Au début des  années 1920, des travaux d’entretien de l’église deviennent urgents; cependant les réunions prévues à cet effet sont remis de dimanche en dimanche. D’autre part, le conseil de Fabrique, à la réclame pressante du marguillier en charge, Auguste Gagnon, exige la reddition des comptes. Lorsqu’ils les obtiennent enfin au milieu de l’année 1922, ils constatent que la Fabrique a une dette de 15 050 $. Des critiques blâment la mauvaise administration du curé. Le 30 juillet 1922, sans préavis le prêtre suppléant  annonce au prône que le curé est parti.

Pour sa part, le pasteur George Pelletier, victime de  sa trop grande prodigalité, quitte Saint-François dans le plus grand dénuement. Comble de malheur et de honte, les biens du curé laissés dans le presbytère furent vendus à l’encan le 13 août 1922. Ce départ fut un choc pour ses paroissiens qui l’appréciaient au plus haut point.  Peinés par son départ précipité et conscients de sa grande indigence, un groupe de paroissiens l’invitent  pour  lui faire leurs adieux et lui offrir une bourse de 200. 00 $. Son remplaçant réclama, à quelques reprises, aux  débiteurs de l’abbé Pelletier, dans son prône du dimanche, de s’acquitter de leurs dettes envers son prédécesseur.

L’abbé George Pelletier mourut à Sainte-Anne-de-la-Pocatière en 1937.

 

Jacques Boulet, Lucille Kirouac

 

Sources :

 

Émélie Boivin, Notes historiques sur la paroisse de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud

Louis-Philippe Bonneau, Robert Lamonde, Chronique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud, 1979

Livre de comptes de la paroisse de Saint-François-de-Sales

Alfred Boulet (curé de 1922 à 1924)

Alfred Boulet naît à Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud le 18 juillet 1873. Fils  de Vilmer Boulet et de dame Delvina Blais, il est ordonné prêtre le 17 mai 1903.

Il œuvre d’abord comme prêtre auxiliaire au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière pendant 6 ans. Puis suivent des années de vicariat : de 1910 à 1914, à Saint-Joseph de Beauce et en 1915-1916 à Lauzon.

De 1917 à 1921 il est curé de Saint-Louis-de-Courville où il fait reconstruire l’église incendiée. Épuisé, il doit prendre quelques mois de repos.

L’abbé Alfred Boulet devient curé de sa paroisse natale à la fin  d’août 1922. À son arrivée, les paroissiens sont catastrophés du départ de son prédécesseur et inquiets de la situation financière précaire de la paroisse alors que leur église nécessite des réparations urgentes.

Il semble bien que les derniers mois de l’année 1922 ont permis au conseil de fabrique et à leur nouveau pasteur d’élaborer un plan bien structuré et de prévoir les moyens financiers nécessaires à la réalisation  des travaux qui s’imposent. Dès le 21 janvier 1923 à une réunion des anciens et actuels marguilliers et des franc-tenanciers de la paroisse  de Saint-François, les paroissiens entendent énumérer la liste des nombreux travaux à faire : réparer  l’extérieur de l`église et de la sacristie, tirer les joints, remplacer les pierres cassées, solidifier le clocher, ajouter des bancs dans la nef, installer un système de chauffage. Le dimanche suivant, le nouveau marguiller en chef Cléophas Lamonde, fort d`une  requête signée par 155 paroissiens obtient l’assentiment des personnes présentes afin de demander à l’Archevêché de Québec l’autorisation d’entreprendre les travaux. Lors de l’assemblée du 15 février deux paroissiens veulent faire changer les plans tels que présentés lors des réunions précédentes, leur proposition est jugée inopportune  par les personnes présentes.

L’ordonnance du diocèse de Québec ne se fait pas attendre et le 21 mars 1923, selon l’autorisation des autorités diocésaines, le curé Alfred Boulet convoque une assemblée pour l’élection des syndics. Alphonse Bonneau, Angénard Picard, Arthur Gamache, Gilbert Simard, Césaire Montminy acceptent cette responsabilité de faire compléter les plans et d’en évaluer les coûts. Ils ont également la charge de répartir ces coûts en cotisations imposées à chacun des franc-tenanciers.

Le total des dépenses prévues pour ces travaux s’élève à 15 000 $ dont 5 500 $ seulement pour le système de chauffage; à ce montant  il faut ajouter 9 000 $ pour le coût de l’intérêt à payer sur l’argent emprunté. Au total, les syndics établissent le montant des cotisations à 24 000 $ à payer en 30 versements à raison de 2 versements par année par chacun des franc-tenanciers. Le curé est autorisé à faire immédiatement les emprunts nécessaires à la réalisation des travaux qui commencent sans tarder. Il est assez étonnant de constater que tous les emprunts sont réalisés auprès de paroissiens plus fortunés et qu’aucun emprunt n’est fait à la Banque nationale  qui est présente dans la paroisse depuis 1912. Il a également été décidé d’augmenter les revenus de la Fabrique par l’exploitation de la terre à bois de la Fabrique. Dans les années subséquentes, il est intéressant de noter dans les états de compte de la Fabrique que le montant de la dette antérieure et celui des sommes dépensées pour les réparations sont toujours  comptabilisés séparément.

Les travaux les plus importants dont le creusage de la cave pour l’installation de la fournaise à vapeur avec radiateurs, le remplacement des pierres cassées, le tirage des joints et la solidification du clocher (voir photo)[1] sont réalisés promptement.

Simultanément avec la réalisation de ces travaux majeurs, le curé fait nettoyer l’ancien cimetière situé tout près de l’église et fait transporter tous les ossements dans une fosse commune située dans le nouveau cimetière.

Également soucieux de promouvoir l’éducation, il organise une école modèle pour garçons dans l’ancien presbytère. D’autre part préoccupé par la grande pauvreté de certaines familles, il met sur pied dans une autre partie de ce vieil édifice un ouvroir où des dames bénévoles fabriquent des vêtements pour les plus démunis tout en enseignant aux femmes  qui le désirent comment le faire elles-mêmes.

Les cérémonies religieuses bien belles durant la période du curé Oliva et Pelletier ne perdent rien de leur lustre puisque monsieur le vicaire Cyprien Morneau, ancien professeur de chant au Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, y veille avec grand soin en enseignant le chant grégorien même à des jeunes garçons du primaire pour célébrer les fêtes de Noël avec plus d’éclat. À chaque dimanche, afin de rapprocher de l’église les paroissiens les plus éloignés et les plus défavorisés, il organise la célébration de la messe soit dans l’école du rang des Prairies soit dans l’école du canton du moulin Tremblay.

Alors que les travaux de réparations sont en cours, à la surprise générale, il quitte la paroisse à la fin de décembre 1924 seulement 2 ans et demie après son arrivée. Il semble avoir sollicité  son transfert en raison de situations délicates provoquées par le fait qu’un grand nombre de ses paroissiens sont des membres de sa famille ou des personnes avec lesquelles il a grandi.

Il est nommé curé de Saint-Ferdinand d’Halifax en 1925.

En 1936 on retrouve l’abbé Alfred Boulet curé à Plessisville, paroisse dans laquelle il décèdera en 1952.

 

Jacques Boulet, Lucille Kirouac,

 

Sources :

Émélie Boivin, Notes historiques sur la paroisse de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud

Louis-Philippe Bonneau, Robert Lamonde, Chronique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud

Cahier de comptes de la paroisse de Saint-François-de-Sales



[1] Site : patrimoinesaintfrançois.org

Dans l'histoir de la Chapelle des Prairies, nous apprenons qu'il avait un cheval qu'il n'hésitait pas à atteler pour aller rencontrer tous ses paroissiens.

Il aurait aussi été curé de St-Ferdinand d'Halifax selon "La Voix des Bois Francs, vol. 1, no 12 (10 janvier 1929)

Source: Histoire de la Chapelle des Prairies. Auteur: Jacques Simard

Voici un texte des mémoires de l'abbé Jacques Simard composé en 2017 :

Pour réparer la situation financière de la Fabrique, il fallait un homme d’affaires. On le trouva en la personne d’un fils de la paroisse, M. L’abbé Alfred Boulet, qui avait deux frères prêtres, l’abbé Saluste et Mgr. Auguste, Supérieur au collège de Ste-Anne-de-la-Pocatière. Les Boulet du Côteau du sud, faisaient l’orgueil de l’Église et du monde agricole. Ils avaient même leur devise comme chez les ducs de France : « L’autel, la croix, la charrue ». Une de leur sœur, Boulet- Arsenault, engendra 5 prêtres et 2 religieuses. La réputation de la grande famille ne cessa de grandir d’autant plus que M. Alfred releva les finances de la Fabrique, fit agrandir la sacristie et installer une fournaise au charbon en 1924 puis quitta la paroisse. Règle générale, les évêques ne nommaient pas curés des enfants de leur paroisse natale. Peut-être à cause d’une allusion possible à la parole de Jésus; « Nul n’est prophète en son pays! »

Léon Vien (curé de 1924 à 1939)

Monsieur l’abbé Léon Vien est né à Lauzon.

En 1925, il échange sa cure de Saint-Ferdinand d’Halifax avec celle du curé Alfred Boulet à Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud.

Sans bruit et avec la collaboration des marguillers et des syndics le nouveau curé fait compléter les réparations de l’église dans les années 1925 et 1926.

Les états de compte démontrent que le montant de la dette cumulée par la Fabrique et les Syndics à la fin de 1924 est à son sommet à 30 000 $. D’année en année cette dette va diminuer d’une façon constante et plus rapidement que prévu.

Ces résultats encourageants sont dus à la rentrée de recettes extraordinaires telles que la répartition qui rapporte entre  1 200 $ et 1 500 $ annuellement jusqu’en 1931 et  aux profits de 1 900 $ engendrés  par les chantiers de bois de construction, réalisés sur la terre de la Fabrique, pour chacune des années 1924, 1925 et 1926. La générosité des créanciers, toutes et tous des paroissiens de Saint-François, renonçant en très grande partie au paiement des intérêts qui leur étaient dus, a également  contribué à l’élimination rapide de la dette. À la fin de l’année 1937, lors de la reddition des comptes, les marguillers sont fiers de dire que la Fabrique est libre de toute dette et que les réparations faites au cours de cette même année ont été payées à même  les recettes ordinaires. Les paroissiens de Saint-François n’avaient plus de raison d’être inquiets des finances de la Fabrique alors que leur église état en très bon état.

En plus d’avoir fait compléter avec brio les travaux initiés par son prédécesseur,  monsieur le curé Léon Vien a vraiment changé la dynamique de la paroisse de Saint-François en préconisant, selon le désir des paroissiens, la transformation de l’ancien presbytère en une grande salle paroissiale. Cet édifice appartenait à la Municipalité depuis 1887 et abritait  alors deux  logements et deux  petites salles réservées à diverses réunions. À l’automne 1926 monsieur le curé Vien, accompagné d’un grand nombre de paroissiens, se présente au Conseil municipal et explique comment il veut transformer ce bâtiment. Avec l’assentiment des membres  du Conseil municipal, on s’attaque à la transformation de l’ancien presbytère. Tous les murs  intérieurs sont abattus, une scène surélevée est érigée, deux toiles  peintes,  commandées à un monsieur Saint-Pierre de Québec, l’une servant de fond de scène et l’autre  de rideau de scène, sont installées. À l’extrémité Est de la salle, on érige un balcon afin d’accueillir un plus grand nombre de spectateurs.  Sans contredit, cette réalisation fut un succès immédiat et pendant un peu plus de 35 ans, cette salle a permis à nombre de talents locaux de s’épanouir et de réjouir l’ensemble des paroissiens et visiteurs  qui habituellement comblaient toutes les places disponibles. Des troupes de théâtre célèbres sont venues à plusieurs reprises se faire applaudir par les Sudfranciscois et les Sudfranciscoises. Cette salle paroissiale a aussi permis des rencontres historiques et des banquets mémorables  qui ont laissé des souvenirs impérissables  à toutes celles et ceux qui ont eu la chance d’y être présents.

Le curé Léon Vien quitte Saint-François en 1939 pour devenir curé à  Saint-David et par la suite à l’Ancienne-Lorette.

 

Jacques Boulet, Lucille Kirouac

 

Sources :

 

Émélie Boivin, Notes historiques sur la paroisse de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud

Louis-Philippe Bonneau, Robert Lamonde, Chronique de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud

Livre de comptes de la Fabrique de Saint-François-de-Sales

Voici un texte des mémoires de l'abbé Jacques Simard composé en 2017 :

Cette même année 1924 vit apparaître un homme bien campé, né dans une famille huppée de Lévis. Celui-là, je le connus assez bien pour en garder un souvenir indélébile. Il fut le curé de mon enfance. Il s’appelait Léon Vien et avait un frère sénateur au Parlement d’Ottawa. Bel homme, au regard pointu, il en imposait pas sa seule présence: six pieds et un ou deux pouces, droit comme un i, l’air d’un aristocrate français du XIX° siècle sorti d’un roman de Balzac. Mieux encore; il ne se déplaçait pas en diligence mais avec une Packard de l’année. C’était donc du grand style.  En effet, les cinq ou six paroissiens, qui pouvaient se payer à Saint-François un véhicule automobile, se contentaient d’un simple Ford à pédales ou d’un cabriolet à deux places sous le    capot. Cette voiture, aujourd’hui disparue, avait tellement de puissance que le digne ecclésiastique avait dit un jour à un paroissien : « Moi, quand je prends le clos, j’ai assez de puissance pour m’en sortir tout seul! » Cette parole m’était toujours restée; elle caractérisait bien l’homme que fut M. Vien. Sans doute indépendant de fortune, il était arrivé dans la paroisse pour affronter, sans le savoir, la crise économique qui s’annonçait! Entré en fonction en 1924, en plein hiver, son premier geste légal fut de marier mon père Wellie avec ma mère Angeline Campagna. Le couple prendrait possession de la ferme familiale Simard située aux Prairies de Saint-François, plateau de terre fertile situé à l’extrême sud de la paroisse et pris à même le versant nord des Alléghanys. Quelques cultivateurs seulement s’étaient aventurés là pour s’y établir depuis 1850, dont mon grand-père Stanislas, ex-émigré des États-Unis à la fin du siècle. Le deuxième rang des Prairies était parsemé de petites maisons où logeaient des journaliers bien vite devenus victimes de la crise économique des années 1930. « Ces gens-là, comme on disait, tombèrent vite dans l’œil de M. le curé, lui si peu enclin à l’ignorance et à la misère humaine. Il mettra assez longtemps à s’ajuster! Dans ses temps libres, le pasteur suivait des cours d’anglais et de diction. Les résultats n’ont pas tardé à être connus puisqu’un prêtre de culture raffinée, professeur au collège de Ste-Anne, Mgr Léon Bélanger, professeur de Rhétorique et spécialiste de Démosthène, m’avait dit un jour : « Les deux plus grands orateurs religieux du Québec aujourd’hui sont l’archevêque de Québec, Mgr Paul-Eugène Roy et l’abbé Léon Vien ». Touchant hommage! Et il avait raison. Enfant, fréquentant l’église paroissiale en 34-35, j’étais charmé par le son de la voix et la gestuelle élégante de ce monsieur juché dans un demi tonneau accroché au mur en haut d’un bel escalier en spirale et qu’on appelait la chaire de vérité. Le prêtre, en surplis blanc, parlait très longtemps, pendant une heure ou plus! Et peu importaient souvent, l’harmonie de la phrase et sa musicalité, mon frère Martin et moi finissions dans le sommeil. Ce qui réjouissait notre mère! Quand tout à coup des ports de voix et des larmes, des claques à mains nues sur le rebord du meuble saint, nous faisaient sursauter! Mais nous aimions la messe, elle était un vrai spectacle, auquel il fallait ajouter le chant grégorien que venait exercer en ce temps-là, M. l’abbé Cyprien Morneau. Si on ajoutait à cela de faire le voyage au village sur une distance de six milles en « surrey », mené par un cheval trotteur, orgueil de mon père, le dimanche était une fête.

 

Outre la liturgie et la proclamation de la Parole de Dieu, M. le curé Vien était officiellement reconnu Visiteur ecclésiastique des écoles, au même titre que M. l’Inspecteur par le Comité de l’Instruction publique. Ce visiteur nous faisait peur! Je le comparais plus tard au Reviseur de Gogol, poète russe. Ici, une anecdote qui doit passer à l’histoire de l’école numéro 7 et de sa place aux Prairies. C’était en 1938 par un lumineux jour de mai quand, grâce au bruit, nous de l’école numéro 7, nous entendîmes venir la Packard bleue de M. le curé, dans un tourbillon de poussière. Aussitôt, comme un cri d’alarme, la maîtresse Beaudoin, la petite Aurore, s’exclama : « M. le curé! Levez vous et gardez le silence! » Le digne ecclésiastique se pointa bientôt dans l’embrasure de la porte d’entrée et d’un pas ferme, l’air décidé, frôlant de sa soutane le poêle à deux ponts qui séparait la chambre privée de Mme Aurore d’avec la classe, prenant place au pupitre devant le tableau noir, après le Bonjour d’usage, il se mit à questionner les plus jeunes. Les réponses ne semblèrent pas lui plaire. Rendu à la 4 e année, c’était notre tour! M. le curé se leva et marcha vers nous au fond de la classe. D’après un signe de notre institutrice, nous nous levâmes les fesses serrées. Première question : « Qui est Dieu? » On ne s’attendait pas à ça, une telle question. Ce fut le blocage complet! M. le curé eut beau nuancer ses autres questions, rien n’y fit. On eut l’air fou en plus d’être figés. La face du curé Vien changea de couleur pendant qu’une chape de plomb s’appesantissait sur toute la classe, la petite Aurore n’arrêtant pas de piétiner de surcroît. L’atmosphère se prêtait à l’orage. Et il tomba! Le pasteur de Saint-François stigmatisa pour longtemps « ces gens-là des Prairies » quand d’un air courroucé, il lança: « Vous avez une réputation de pouilleux, pouilleux, vous le resterez toute votre vie! » Sans plus, accrochant son chapeau melon au passage, il prit la poudre d’escampette. Nous étions tous sidérés! À commencer par la maîtresse; elle avait aussi sa demeure aux Prairies. Finie l’école ce jour-là. Notre petit bonheur offensé, nous reprîmes le chemin de la maison le cœur gros ayant étés insultés pour longtemps. C’était vrai que parfois nous avions des poux dans les cheveux mais notre mère y voyait régulièrement. Eh puis d’ailleurs, on se disait : « On n’est pas pire que ceux de la Morigeau ». Et puis les élèves du maître au village aussi en avaient des poux. Cette égalité nous rassurait.

 

Arrivés à la maison nous eûmes tôt fait, mon frère Martin et moi d’aller bavasser à notre père au poulailler l’épisode du test de catéchisme de M. le curé. Or il arriva que Wellie, notre papa, fût président de la commission scolaire de la paroisse. Il dit sans rien ajouter d’autre chose : « Ça restera pas là… » Dans les maisons à l’époque, on ne critiquait jamais les prêtres. Cependant ce que l’on vit le lundi suivant nous mit la puce à l’oreille. Notre père accompagné de son frère Adélard qui demeurait voisin de l’école numéro 7, était en train d’atteler l’ambleur sur la voiture légère; ce cheval trotteur, à sa vitesse de croisière pouvait presque rivaliser avec la Packard du village! Que s’est-il passé et dit à cette rencontre presbytérale? Nous n’en sûmes que peu de choses, les jeunes ne participant en rien aux conversations des grandes personnes. On avait entendu dire que la discussion avait été animée, qu’on avait parlé fort et que M. le curé, en ayant eu assez, s’est levé tout à coup de son siège, a frôlé ses visiteurs en ouvrant la porte du bureau et d’un geste spontané leur désigna la sortie. Nous eûmes le résultat de la rencontre le mois suivant juste avant la fin de l’année scolaire. Le distingué visiteur fut cette fois d’une politesse et d’une courtoisie toutes ecclésiastiques. Nous de l’école numéro 7 des Prairies, nous étions réhabilités… et vengés.

 

M. l’abbé Vien, étant ce qu’il était, avait cependant fait un bon ministère au sens classique du terme : les paroissiens priaient, on organisait des pèlerinages, on surveillait les pâques, les écoles étaient visitées, le catéchisme enseigné, la Fabrique administrée etc. Des mauvaises langues disaient de lui qu’il n’aimait pas les femmes! La preuve n’a jamais été faite. Auctores scinduntur. Il s’est quand même accordé avec sa professeure d’anglais et sa ménagère! Après quinze années passées à Saint-François, il accepta la cure de Saint-David de Lévis; il retournait ainsi dans le milieu qui l’avait vu naître. Lui succéda, un ancien vicaire à Saint-Thomas de Montmagny, M. l’abbé François-Xavier Lefebvre. 

Jacques Simard ptre. 2017

 

François-Xavier Lefebvre (curé de 1938 à 1942)

Voici ce que nous apprenons sur lui de l'annuaire général (Volume 1911-12) de l'Université Laval:

François-Xavier Lefebvre a étudié pendant 5 ans à la faculté de théologie de l'Université Laval et terminé ses études en 1911. Il a été ordonné prêtre la même année. 

Il aurait été curé à la paroisse Saint-Léonard-de-Portneuf de 1924 à 1927.

Selon le témoignage de l'abbé Jacques Simard dans l'historique de la Chapelle des Prairies, l'abbé Lefebvre décède le 1 er janvier 1942.

 Sources: 

Annuaire général (Volume 1911-12) Université Laval

Résultat de la recherche de Jacques Boulet et Lucille Kirouac en mai 2016:

François-Xavier Lefebvre est né à l’Ange-Gardien le 25 novembre 1883. Il fait ses études en théologie  au Grand Séminaire de Québec et est ordonné prêtre le 23 avril 1911.

Après quelques années de vicariat à Montmagny il est nommé curé à Saint-Jean-Baptiste, puis à Saint-Léonard et à Beaumont avant d’être intronisé curé à Saint-François-de-Sales le 15 septembre 1939.

Quelques mois après son arrivée, le village de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud connaît une terrible épreuve. Dans la nuit du 28 janvier 1940, un incendie détruit huit maisons dont trois magasins généraux.

Il semble que les paroissiens et leur curé ne se soient pas laissés abattre par cet événement, car l’année 1940 marquera plusieurs réalisations.

Aidé de monsieur le vicaire Fernand Nicole et des jeunes gens du village le curé Lefebvre fit aménager une patinoire et un jeu de tennis sur le terrain juste en face de l’église; ce fut la première organisation des loisirs à Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud. On chaussait les patins dans un espace réservé au magasin général de monsieur Joseph Paré.

Tout comme ses prédécesseurs, il veilla avec soin sur les biens matériels de la Fabrique.

En décembre 1939, l’orgue Mitchell, acquis en 1872 des Ursulines de Québec, fut confié à la maison  Casavant et Frères de Saint-Hyacinthe. Le contrat  estimé à 5 600 $ spécifiait le changement de certaines pièces et l’ajout de 16 jeux aux huit déjà existants. Les paroissiens eurent le bonheur de réentendre leur orgue pour les célébrations pascales. Cet instrument, toujours en fonction, fut béni le 26 mai 1940.

C’est également en 1940, qu’on fit faire la restauration de l’édicule du Calvaire et qu’on construisit un escalier en ciment, pour y accéder. Le cardinal Jean-Marie Rodrigue Villeneuve lors de sa visite pastorale du 16 juin 1940 en fit l’inauguration et présida la bénédiction de la nouvelle grotte de Lourdes située au coin sud-est du rocher, à l’ouest du presbytère. Fait inusité dans les visites pastorales des évêques, le cardinal Villeneuve se rendit rendre hommage à Mgr. Auguste Boulet à sa maison natale. Cet événement rassembla un grand nombre de parents et amis qui y sont photographiés sur la galerie.

C’est en septembre de cette même année, après avoir remis en bon état tous les bâtiments de sa ferme, le conseil de Fabrique propose au conseil municipal de faire réparer à ses frais la toiture de la salle paroissiale, propriété de la Municipalité.

Le curé Lefebvre fut très apprécié à Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud; spécialement des malades qu’il visitait fréquemment. Les enfants étaient aussi très à l’aise avec lui.

L’abbé  François Xavier Lefebvre mourut à l’Hôtel-Dieu de Québec le 1er janvier 1942, à l’âge de 58 ans.

 

Jacques Boulet, Lucille Kirouac

 

Sources :

Émilie Boivin, Notes historiques sur la paroisse de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud

Louis-Philippe Bonneau, Robert Lamonde, Chronique de Saint-François-de-la-Rivière-du-sud

Livre de comptes de la Fabrique de Saint-François-de-Sales

 

Le 26 mai 2016

Geneanet

Site Internet de la municipalité de Saint-Léonard de Portneuf

 

Voici un texte de l'abbé Jacques Simard écrit en 2017:

Homme grassouillet et de petite stature, l’abbé Lefebvre, était la bonté même. Cependant de santé plutôt fragile, il sentit le besoin d’être secondé par un vicaire. L’évêque lui nomma l’abbé Fernand Nicole, né à Montmagny. Ce prêtre s’est révélé aussi bon et aimable que lui. Une nouvelle atmosphère commençait à régner sur la paroisse : les deux prêtres s’entendaient à merveille, ils avaient l’air heureux de travailler ensemble, ce qui était un événement rare dans un presbytère! Ayant peu de travail pastoral à exécuter pour ne pas court-circuiter le premier pasteur, les vicaires se rabattaient sur les loisirs à faire fonctionner ou à organiser aux endroits où il n’y avait rien. C’était à surveiller… En plus de structurer les jeux pour les jeunes, l’abbé Nicole organisa la JAC, la jeunesse agricole catholique. En ce temps morose à cause de la guerre qui prenait de l’ampleur en Europe, ce nouveau dynamisme changeait déjà le milieu. On avait réussi à rallier les jeunes agriculteurs avec les quelques travailleurs de la compagnie Garant par les sports de groupe, hiver et été. La peur du prêtre avait disparu; M. le curé avec sa bonhommie plaisait aux gens; M. le vicaire jouait à la balle ou encore patinait à travers les filles! Il y eut bien quelques commérages, mais la glace était brisée, elle le resterait longtemps…

 

La peur de la guerre continuait son œuvre. Le gouvernement du Canada augmentait sa publicité vers l’enrôlement des jeunes « volontaires ». Certains audacieux s’y sont engagés. D’autres cependant ont accepté, pour éviter d’être conscrits peut-être, un jour d’aller sous l’instigation de Mgr. A. Boulet, émule du curé Labelle des Pays d’en haut, faire de la colonisation dans les forêts et les terres en friche de l’Abitibi aux environs de Palmarolle. Nous, les jeunes encore à la petite école, on nous enrôla pour le service de l’autel! Je commençai donc à servir la messe le dimanche et m’initier à la liturgie. J’avais 12 ans. Le monde rural au Québec depuis toujours considérait toute vocation chez les garçons comme devant être agricole; le seul travail de valeur avait lieu sur la ferme. Tout le reste pouvait être considéré comme de la paresse! Quant aux études, il fallait y penser plus tard; la 7e année suffisait. On acceptait bien d’avoir dans la famille un prêtre, une religieuse ou un médecin par dessus le marché, mais on allait rarement plus loin. C’est un tel esprit qui favorisa la montée de l’Union Nationale de Maurice Duplessis dans les années 1940 et qui valut, pour cet espace de temps, le qualificatif de Grande Noirceur! On était rébarbatif aux études qui dépassaient le primaire; l’université, c’était pour les riches de la ville. Toute vie intellectuelle était suspectée! On se devait comme canadien-français de sauvegarder l’héritage du « porteur d’eau et du scieur de bois! » Ce qu’on en a entendu des histoires sur l’habitant du sol québécois : « Au pays du Québec, rien ne doit changer ». (Maria Chapdelaine). Et ce qu’on attribuera plus tard à M. Duplessis : « Nos pères nous ont légué un héritage d’ignorance et de pauvreté, allons-nous être infidèles à ce que nous ont laissé nos ancêtres? » C’est peut-être une légende urbaine, mais c’est quand même un peu vrai!

 

Pour ce qui me concerne, ne portant pas en moi les gênes du nomade coureur des bois ni ceux du sédentaire, je fus placé au collège de Sainte-Anne là où mon oncle maternel enseignait la philosophie, l’abbé Robert Campagna. Rebelle au terroir, peut-être que la discipline du classique va réussir à formater le garçon pour une vocation utile à la société, comme prêtre par exemple, avait-on répété. Vint le jour fatidique! Le vent soufflait sur la gare de Saint-François en ce 4 septembre 1941. Et le train siffla trois fois… Au revoir, les gens des Prairies pour les prochains six mois!

 

Aucune comparaison entre le Canadien National et l’Orient Express d’Agatha Christie! Nous finîmes par nous rendre à La Pocatière. La réception en fut toute une d’ajustement. D’abord de la garde-robe. Tous les étudiants des Collèges classiques devaient porter le même costume que celui qui habillait Victor Hugo chez les jésuites au19e siècle : la redingote bleu marine, la ceinture verte et la casquette du flic parisien. Ainsi affublé, le nouvel étudiant était initié au classicisme. Que Cicéron, avec ses Catilinaires, se le tienne pour dit! D’abord le grand nettoyage de l’esprit. Mens sana in corpore sano. Nous avions 12 et 13 ans, la pré-adolescence quoi! J’eus alors un cafard exemplaire et là j’eusse préféré la vocation de colon à Roquemaure ou chasseur à Radisson. Une retraite qui dura 5 jours! Entre les sermons, c’était la descente en silence à la cour des petits. Là, à travers les courts de tennis, le terrain de baseball, face aux monstrueux jeux de balle-au-mur. C’était « les temps libres ». Les mains derrière le dos, les yeux au sol, on cherchait les péchés. Pendant ce temps, les bateaux glissaient sur le fleuve Saint-Laurent à travers les bancs de brume : ils portaient des soldats « volontaires » vers l’Angleterre. Les cornes de brume faisaient retentir leurs sons plaintifs, endeuillant l’atmosphère déjà lourde, de cet automne plutôt gris.

 

Passent alors les jours, les mois, les années. Et le fait de devoir me mesurer dans les études, les sports, les relations personnelles à des semblables me fit prendre conscience de mes possibilités mais aussi de mes limites. Et j’en fus bien aise ainsi que mes parents. Dès 1942, l’oncle professeur sur lequel je comptais quitte le Collège. La guerre en Europe loin de finir vite comme prévu s’enlisait. Hitler semblait triompher. S’installait une certaine nervosité. Aussitôt le Collège adhéra à un Corps de cadets relié à Valcartier. Ce fut notre effort de guerre et notre salut. Enrôlés, nous l’étions, devant faire de l’entraînement tous les samedis et les après-midi de congé. Plus que ça, obligatoires furent les cours de tir à la carabine, de morse, de sémaphore et de premiers soins et facultatives les pratiques de fanfare dirigées par l’abbé Roussel. Les instructeurs, tous des prêtres qui avaient reçu à Valcartier les qualifications appropriées. Nous aimions ces efforts qui nous distrayaient des versions latines à la Cicéron, des thèmes grecs à saveur de Thucydide mais on se délectait aussi à tirer sur des Allemands virtuels : c’était ce qu’on appelait avant sa découverte, « la purification passive des sens et de l’esprit ».

 

Pendant que tous ces évènements se déroulaient, la vie à Saint-François avait une fois de plus pris un tournant inattendu. Le bon M. Lefebvre, avait secrètement rendu l’âme le matin du premier janvier 1942. Ce qui présageait un bouleversement de la vie paroissiale. Peut-être que M. le vicaire quitterait lui aussi. Il y eut beaucoup de regrets et d’incertitudes. Avant que tout cela n’arrive, on fit au bien aimé curé des funérailles dignes de lui et ses restes furent déposés dans le lot aménagé pour les anciens curés de Saint-François.

 

L’interrègne fut assuré pendant un mois par M. l’abbé Nicole et le nom du nouveau pasteur sera connu au milieu du mois de janvier. À ce moment-là, M. le vicaire sut que lui aussi devait quitter, le récent curé s’arrangeant seul, quitte à recourir à un vicaire dominical. Il y eut un deuil de plus à assumer et des larmes à verser… La vie doit continuer, elle est plus forte que les départs, se disait-on. Bien sûr! On organisa une fête de reconnaissance à l’abbé Nicole qui, le cœur gros, dut abandonner l’œuvre qu’il avait commencée avec tant d’espoir. 

Jacques Simard ptre. 2017

Louis-Henri Paquet (curé de 1942 à 1955)

C'est M. le curé Paquet qui a initié la construction de la chapelle des Prairies à quelques kilomètres au sud de Saint-François. L'abbé Jacques Simard dans l'historique de la Chapelle des Prairies écri:  il avait fait la promesse que si tous les jeunes de St-François engagés dans l’armée, revenaient sains et saufs, le bâtiment serait érigé à la gloire de la Vierge Marie, puisque avant de partir pour l’Europe, il les lui avait tous consacrés. 

On érigea d’abord un Calvaire à l’intersection des routes Les Prairies – St-Raphaël en 1945. Cette même année, le cardinal Villeneuve vint tracer une croix devant le site de la future construction, sise près de l’école du rang numéro 7, sur un terrain donné par M. Léon Simard. À la suite de cette visite inattendue, la générosité des paroissiens s’accentua et en décembre 1945 arriva le décret d’érection dispensé par l’Archevêché de Québec.

Les ouvriers commencèrent les travaux d’excavation le 12 août 1946 sous la direction de M. Anatole Roy. Tout alla si bien que le 25 août la charpente était levée. On travailla alors avec entrain pour loger le bâtiment pour le 8 décembre, fête de l’ImmaculéConception, jour projeté pour la première messe. La croix du clocher ayant été posée le 21 novembre de la même année. Fin de la citation

Le chanoine Louis-Henri Paquet est décédé à l'Hôtel-Dieu de Lévis, le 27 septembre 1955.

 Voici un texte de l'abbé Jacques Simard écrit en 2017:

Le cardinal Villeneuve, archevêque de Québec ne tarda pas à nommer le nouveau curé de Saint-François. Il désigna le curé de Sainte-Justine, l’abbé Louis-Henri Paquet. Né à Saint-Joseph de Lévis en 1891 dans une famille de 9 enfants dont un frère, Arthur, Père Blanc et un autre, Antoine, clerc St-Viateur. L’abbé Paquet avait fait des études au collège de Lévis où, après son ordination en 1916, il retourna comme professeur. Peu intéressé par l’enseignement après 3 ans, on le nomma vicaire à Saint-Michel, puis à Sacré-Cœur et ensuite à Notre-Dame de Lévis sur une période de 6 ans. Mais comme on était encore au temps de l’émigration aux États-Unis vers la Nouvelle-Angleterre et que les évêques du lieu demandaient pour les paroisses du renfort francophone, l’abbé Paquet alla pendant 9 ans vicaire successivement à Manchester, Nashua et Berlin, New Hampshire. Revenu au Québec, il deviendra curé à Leeds, et de 1936 à 1942, il sera accrédité à la paroisse bilingue de Ste-Justine de Dorchester (Bellechasse).

 

À Saint-François, M. l’abbé Paquet occupa une place considérable. D’abord, il en imposait par sa stature : six pieds lui aussi, 260 livres au moins, gros fumeur de cigares de la Havane et une voix de stentor ! De quoi intimider et faire peur aux âmes sensibles. Et ça ne tarda pas ! Il fut sauvé cependant dans l’opinion par sa générosité de cœur. Il fallait l’avoir côtoyé de près pour découvrir combien il était attachant et qu’il y avait chez-lui un sens de l’humour authentique. Mais il fallait être attentif pour bien saisir dans la conversation ses réparties qui souvent déstabilisaient les auditeurs. C’est pourquoi, bien des jeunes filles le fuyaient de peur de se faire apostropher ! Les visites au couvent  se faisaient sous haute surveillance. La Mère supérieure souhaitait que ce soit court au cas où un trait ou une flèche soit décochée. Et M. le Curé, loin d’être offusqué, riait dans sa barbe.

Nonobstant l’apparence, on apprit vite à reconnaître en lui, l’homme de prière. Et Dieu sait s’il a su développer dans la paroisse la nécessité de prier en communauté. D’abord en 1942, la guerre sévissait dans tous les coins de l’Europe; mais il fallait d’abord traiter les péchés du monde : le dévergondage, la danse, l’alcool, les vols nombreux dus à la crise, et la morale attaquée de toutes parts, disaient les prédicateurs. C’est pourquoi, le pasteur structura serrée la prière liturgique : les Vêpres revinrent en force les dimanches après-midi à 3 h. p.m., ensuite le Salut du Saint-Sacrement, puis le Rosaire à 7 h. du soir. La messe sur semaine se chantait à 7h. le matin, les communions particulières avaient lieu le dimanche avant la grand-messe, les communions générales, elles, une fois par mois et les concours de confessions qui préparaient les grands évènements. Ajoutez à tous ces exercices réguliers, les retraites annuelles par des « saints » Pères, comme il les appelait, le Congrès eucharistique où il a prêché une Heure d’adoration, les pèlerinages, la fête patronale, le catéchisme des enfants et que sais-je encore ? On était toujours au temps où la vie des paroisses rurales tournait autour de l’église paroissiale et où les cloches de l’église, non seulement annonçaient les liturgies, mais aussi tenaient lieu de la montre de poche Waltham car, l’Angélus divisait toujours en trois le temps pour les travailleurs des champs : 6 h. le matin, midi et 6 h. le soir.

Le nouveau curé ne tarda pas à visiter la paroisse, à en prendre le pouls pour connaître les besoins des familles, spécialement à la Morigeau ou aux Prairies. Il continua de dire la messe une fois le mois à l’école numéro 7, initiée par l’abbé Alfred Boulet en 1922. Il se rendit compte de la pauvreté et de la misère chez plusieurs familles. Aussitôt, il se prit d’une affection particulière pour les plus démunis et se mit à leur payer le pain nécessaire à leur survie. Pour cela, cependant, il y eut un prix à payer : l’assistance à la messe une fois le mois à l’école numéro 7. Son humour triompha quelques fois et voici comment. N’ayant pas vu un jour, à la messe, ses deux protégés qu’il avait aidés, il fit arrêter le taxi Lavoie, son conducteur ordinaire, devant la porte chez Bébé Proulx. Aussitôt entré, il dit : «À genoux !» et il commença le chapelet. Rien ne nous dit que la leçon fut efficace, il s’était fait craindre cependant et il continua ses charités. À côté des démunis, il y avait les malades; il en fit pratiquement une dévotion. Dès qu’il apprenait la maladie de quelque paroissien ou paroissienne, il convoquait son taxi Lavoie et allait donner sa bénédiction ou apportait le Viatique. L’hiver, les chemins non ouverts encore, c’était le snowmobile avec les risques possibles et ils n’étaient pas rares. De telles voitures manquaient de stabilité aux congères ou aux rencontres : parfois l’engin versait et M. le Curé se retrouvait embourbé avec le Bon Dieu dans sa sacoche. Pas de problème ! Jésus en avait vu d’autres : il avait marché sur l’eau, il pouvait bien apprendre à skier ! Son dévouement sur ce point ne s’est jamais démenti et sa réputation grandit tant et si bien qu’à la fin il était rendu avec les thaumaturges.

Même s’il était préoccupé de la vie spirituelle de la paroisse, il ne négligea en rien l’aspect matériel de l’église et du presbytère. Au contraire, il voyait à ce que tout soit en ordre : les fournaises, les bancs, les murs et les tapis; tout devait être correct. Pour arriver dans les finances, il stimulait la générosité par les remerciements et les félicitations. Dieu seul sait combien il en a donnés. En exemple : la quête du premier dimanche après son arrivée en 1942 avait rapporté 14.02 $ le 7 février et le 28 du même mois, elle était rendue à 28.41 $. En ces temps, quand il s’agissait de l’église, les habitants ont toujours été généreux. Mais, pour le presbytère, on hésitait car on ne voulait pas que le curé vive dans un plus grand confort que le leur. L’abbé Paquet sut s’accommoder. Mais les astuces sont des voisines de l’humour. Il eut recours aux deux moyens. Tous les travaux dans une Fabrique, en plus d’être acceptés par les marguillers du Banc, devaient l’être aussi par l’évêché. En 1954, alors qu’il était à son pupitre, un morceau de plâtre d’environ 24 pouces de circonférence tomba sur la chaise du visiteur, juste en face de lui. Heureusement, il n’y avait personne. Il en avertit le conseil de Fabrique et comme l’Évêque avait annoncé la visite pastorale, M. le Curé lui réserva le fauteuil accidenté pour qu’il soit bien saisi du problème. Les travaux furent exécutés en un temps record et il fit ajouter un solarium, histoire de bénéficier du soleil tout l’été dans un endroit tranquille pour la lecture du bréviaire, cette fois pour le salut des paroissiens et paroissiennes.

Les ressources de financement d’une paroisse provenaient souvent des prières et des félicitations répétées mais de plus, à cette époque difficile, de l’imagination du pasteur, le premier responsable. La fertilité des projets fut au rendez-vous. Il organisait des parties de cartes avec les Fermières, avec les anciennes du couvent et avec des Dames patronnesses du village. Il fit tirer en 1943 un cheval qui lui rapporta 292.50 $ pour les œuvres paroissiales toujours. Un vrai succès ! Et que dire des soirées mémorables récréatives avec la troupe montréalaise de M. Grimaldi ? L’acteur principal de toutes les pièces présentées, Maurice Beaupré, dès qu’il paraissait, faisait éclater de rire M. le curé. Ces soirées rapportaient un certain pécule mais ce qui valait encore plus, c’était l’atmosphère que ça créait pour un certain temps puisque M. le curé n’était pas seul à se ragaillardir. De telles rencontres avec le théâtre comique se donnaient dans le presbytère de 1763 devenu après la construction du presbytère de 1887, par M. Oliva, une salle paroissiale, puis un entrepôt de la Cie Garant pour se terminer en logements patrimoniaux appelés pavillon Pierre-Laurent-Bédard. M. Paquet eût pu l’appeler la Maison du défoulement …

Les pasteurs de l’époque du Comité de l’Instruction publique avaient un rôle important à jouer dans les écoles primaires de leur paroisse. C’était un visiteur officiel comme M. l’Inspecteur. L’abbé Paquet avait insisté auprès des institutrices qu’elles portent un costume reconnu décent ; que la classe soit toujours gardée propre; que les enfants aussi soient habillés avec modestie. «Un devoir de chrétien», disait-il. Non seulement il insistait sur les matières de classe, mais sur les qualités d’une bonne éducation … peu importe s’il débordait sur les prérogatives du Monsieur du gouvernement. Il fallait ne pas oublier que c’est Dieu qui mène le monde ! «Les rois sont mortels», avait dit Bossuet. Ce curé, s’il demandait beaucoup, remerciait aussi beaucoup et souvent; il avait approfondi la reconnaissance. Le dimanche au prône, c’était «merci» pour la quête d’il y a sept jours, puis en leur temps, d’autres «mercis» fusaient : pour la dîme, pour les soirées de rire, pour les quêtes de feu dans la paroisse, pour les assistances aux vêpres, aux processions, pour le ménage du printemps, l’église et autour des maisons, sans oublier bien sûr, les récoltes, les Rogations etc. Mais le meilleur qui en faisait sourire d’aucun; il remerciait les gens qui étaient venus aux concours des confessions sans oublier ceux et celles qui avaient fait leurs Pâques avant la Quasimodo. Cependant, il n’avait pas le goût de féliciter, après la conscription de 1944, les jeunes qui avaient fui l’armée et qui, vivant cachés dans les camps de bûcherons aux Prairies, pour se faire des sous de survivance et passer le temps, faisaient de la bagosse. Il fustigeait ce liquide qui «tue l’âme et aussi le corps».

Et vient le moment de la chapelle. M. le curé avait continué la tradition de l’abbé Alfred Boulet en 1922, d’aller dans des écoles éloignées, à la Morigeau et aux Prairies dire une messe deux fois le mois. Et alors, voyant des jeunes de la paroisse, conscrits pour aller à la guerre en Europe, il exprima, dans un prône élaboré un dimanche de 1945, le désir de bâtir une chapelle aux Prairies; pour ces gens-là qui sont séparés, il faudrait leur ériger un lieu où le Bon Dieu résidera», avait-il ajouté. Sur ce, il invitait les paroissiens à couper du bois, dès cette année, au cas où tous les jeunes dans l’armée reviendraient sains et saufs. Tous revinrent tel que souhaité. M. le curé qui en avait fait un vœu en public, devait donc s’exécuter. Il ne tarda pas; il était vraiment un homme d’action.

Au printemps 1946, le bois était au rendez-vous. La Vierge Marie, avertie : «elle ferait de grandes choses» selon lui. Le terrain, donné par M. Léon Simard, était mesuré «au pas» selon l’usage antique et solennel, l’entrepreneur était choisi et fin prêt : M. Anatole Roy. Il manquait, les journaliers et les clous. «Ce sera une succursale de l’église paroissiale», aimait-il à ajouter. Bientôt, les dons commencèrent à se faire nombreux : les Sœurs du couvent donnèrent la lingerie d’autel, l’autel donné par l’organisation du Congrès eucharistique de Montmagny qui venait d’avoir lieu et auquel l’abbé Paquet avait participé, puis un calice, de l’argent, une chapelle en gâteau, un chemin de la croix et une statue de la Vierge Marie, don d’une paroissienne qui avait fait du porte à porte pour en défrayer les coûts. Le 8 décembre 1946, la chapelle s’ouvrait au culte avec la première messe célébrée par le curé Paquet, conduit par M. Marcel Garant. Il manquait une cloche! Elle ne fera son apparition qu’un an après, mais ce sera solennel; le curé-chanoine A. Lessard de Montmagny viendra la bénir, alors que le sermon de circonstance sera donné par M. l’abbé Bélanger de Berthier. Cette année-là les offrandes continueront d’arriver, mais c’est M. le curé lui-même qui y mettra le point final.

Commencèrent alors les pèlerinages : Les sœurs de la CND, la Ligue du Sacré-Cœur, les personnes retraitées, puis le cardinal Roy le 23 octobre 1949. C’est à cette occasion que la chapelle sera bénite, à la grande satisfaction du pasteur. En plus de sa dévotion à la Vierge Marie, M. l’abbé Paquet honorait de façon spéciale la Fête-Dieu : il en faisait une célébration extraordinaire. Toujours deux reposoirs étaient nécessaires. Il misait beaucoup sur la façade du couvent avec son escalier central à deux embranchements donnant sur les étages. En plein milieu trônait le Reposoir. On y arrivait en procession bien ordonnée pour la discipline et surtout pour la prière. Ouvraient la marche la Croix et les acolytes, suivaient les enfants des écoles et leurs maîtresses, puis les filles du couvent et les sœurs, les autres jeunes filles et les dames. Les jeunes gens, eux, devaient précéder le dais porté par quatre marguillers gantés pour protéger le Saint Sacrement du soleil ou de la pluie; marchaient derrière, les enfants de chœur, la chorale, puis les hommes mariés pour clore la procession. L’ostensoir était porté par M. Le vicaire dominical alors que le pasteur animait la cérémonie en marchant le long du parcours. Le second reposoir changeait chaque année selon qu’on allait à l’est ou à l’ouest du Couvent. C’était toujours M. le curé qui en faisait l’animation. Après la Fête-Dieu, il avait la dévotion aux évêques du diocèse et il aimait bien les recevoir lors de la confirmation des jeunes et de la visite pastorale. Les cardinaux Villeneuve et Roy ont été choyés. On allait d’abord les chercher en parade aux confins de la paroisse et les y reconduire. Au presbytère, il y avait des soins particuliers surtout du côté culinaire. La ménagère, digne émule de Marie Calumet, exhibait au réfectoire ce qu’il y avait de plus beau en vaisselle et en argenterie. Quant aux mets servis, c’était selon la diète ou les goûts plus ou moins raffinés des épiscopes. D’ordinaire, on y faisait de la haute cuisine d’autant plus que la cuisinière du presbytère avait fait un séjour prolongé au Bois de Coulonge pour servir le Lieutenant-Gouverneur de la Province. Au cours des cérémonies liturgiques, au prône, l’abbé Paquet, après avoir remercié Mgr l’Archevêque de sa présence et pour l’avoir nommé curé de Sr-François, ne tarissait pas d’éloges sur ses ouailles «pour leur générosité» et la belle renommée de paix, de travail et de piété qu’elles avaient acquises depuis son arrivée en 1942. Il vantait les religieuses et la Congrégation N.D. pour leur compétence et leur dévouement dans l’éducation des filles, dont plusieurs venaient de l’extérieur.

Enfin, à part ces gratitudes de toutes sortes, il faisait prier pour lui afin « qu’il devienne meilleur, plus saint. Ce sera pour votre profit » avait-il demandé lors d’un prône du dimanche. Probablement que les prières des paroissiens avaient de l’efficacité puisqu’il montra régulièrement de l’empathie envers les enfants de la paroisse qui arrivaient au sacerdoce. Il ne manquait pas d’occasion pour le manifester. En 1948, il souligna en grande pompe le 50e anniversaire de sacerdoce de Mgr Auguste Boulet avec le Cardinal Villeneuve comme premier invité. Il organisa des célébrations spéciales pour les Pères Dumas, Buteau, Campagna, Forgues et Morin, à l’occasion de différents passages dans la paroisse. Il avait le cœur aux fêtes de toutes sortes. Bref, il était pour sa paroisse, l’homme des actions de grâces. Comme souligné plus haut, le dernier prêtre ordonné à St-François, avait été Mgr Boulet en 1898, sous la cure de M. Oliva. Il en profita donc pour obtenir de Mgr Desrochers, premier évêque du diocèse de Ste-Anne, de me faire ordonner au sacerdoce ici en 1953. Il laissa aller son imagination pour le décorum. Il fit ériger deux arches de sapin dont une aux Quatre-Chemins et l’autre à l’entrée, Place de l’église, sous lesquelles devait passer le cortège de l’évêque. Partout, le long du parcours flottaient des petits drapeaux du Vatican, du Canada, de la Vierge Marie. À l’église, devant les fenêtres on voyait des plantes vertes alors que le maître-autel regorgeait de glaïeuls aux couleurs variées. Descendaient d’un puits central de la voûte du chœur d’immenses banderoles blanches, jaunes et rouges, pour remonter après leur déploiement, et se fixer à mi-chemin au-dessus des colonnes du retable. C’était au matin du 21 juin et il faisait un temps radieux sous un soleil brûlant.  Mgr Desrochers, arrivé tôt, appréhendait cette chaleur accablante. Et il fut bien servi au cours de la cérémonie qui avait débuté à 10 h. dans une église bondée de paroissiens. Tout se déroula sans anicroche; l’évêque avait l’air brûlé, le curé, lui, rayonnait de satisfaction. Il avait voulu capter l’attention sur la prêtrise et il avait réussi. Restait la cérémonie de la Première Messe. Elle eut lieu le lendemain en la fête de saint Paulin. Au rendez-vous,  une autre bonne journée de chaleur à 92¢F. M. l’abbé Paquet, toujours alerte, accompagna le nouveau prêtre et fit l’homélie de circonstance. Il présida ensuite un banquet à la salle paroissiale attenante au presbytère. Les invités y allèrent à leur corps défendant ! D’abord à cause de la chaleur suffocante, ensuite à cause des mouches ! De guerre lasse, on dut ouvrir les fenêtres à carreaux pour faire circuler un peu d’air dans la pièce. Des nuées de mouches domestiques, impatientes de participer à la joie du néophyte, envahirent l’espace, jetant le trouble parmi les 200 convives ! Il y avait suffisamment de restes sur la table pour les sustenter, mais les plus raffinées s’abattirent sur le gâteau à trois étages en plein centre de la table d’honneur. De blanc et rose sur les bords qu’était la sacrée pâtisserie, elle devint en un rien de temps comme tricotée gris plomb. C’était le désastre. Toutefois, la cuisinière, en bonne experte, avait un plan B. Tout rentra dans l’ordre, mais la chaleur torride persista encore quelques jours. Aujourd’hui, en 2016, on parle encore de l’été 1953 ! L’enthousiasme de la fête ne se termina cependant que le 23, par une messe à la chapelle des Prairies pour rendre hommage à la Vierge Marie. Les 144 places assises de la chapelle avaient trouvé preneur. M. le curé Paquet, satisfait des trois jours de célébration, ne cessait de dire que c’était grâce à la Sainte Vierge qu’il y avait à St-François un prêtre de plus et surtout que ses racines étaient aux Prairies ! Avait-il pensé à Nazareth et à la fameuse phrase du prophète : « Que peut-il sortir de bon de Nazareth ? » On ne le saura jamais.

M. le curé Paquet a vraiment transformé la vie paroissiale lors de son passage quant à la vie spirituelle des paroissiens, mais aussi quant à la générosité qu’il a suscitée dans le milieu. Son sens de la vie liturgique, son amour des pèlerinages, sa dévotion à la Vierge Marie, son intérêt pour les missions - il avait un frère Père Blanc- son détachement des biens matériels ont fait de lui un pasteur exemplaire. En 1950, il avait organisé pour l’Oeuvre des berceaux, soutenue par les sœurs du Bon-Pasteur de Québec, une importante quête de patates; en 1957, il avait grandement encouragé les Oblats de Marie-Immaculée, à faire une rafle précieuse chez les vieux « ménageux » pour un lieu de retraite fermée, la Maison de la paix à La Pocatière; en 1954, la visite paroissiale de la statue de « N.D. de Fatima, pour l’Année Sainte avait connu un très grand succès; les quêtes du dimanche avaient plus que triplé depuis son arrivée, de sorte que sur le palmarès des quêtes des Fabriques du diocèse depuis 1951, St-François se classait première. Alors, quand en 1954, Mgr Bruno Desrochers composa le chapitre diocésain, il ne pouvait ignorer d’y faire entrer comme chanoine honoraire, le curé de St-François-de-Sales. Effectivement, il y fut nommé en décembre à l’occasion des vœux de l’évêque : la cérémonie liturgique aurait lieu en février 1955 et serait présidée par le Délégué apostolique Mgr Pagani. Tout curé, créé chanoine, y voyait à l ‘époque, la consécration de son passage en paroisse, parfois sur la terre entière ! M. Paquet, lui, l’avait vraiment mérité. Cependant, il en paierait le prix ! D’abord, en habillement, soutane, camail, surplis, bague-améthyste, cadeau à l’évêque pour ses œuvres. Tout avait été rodé à la perfection, ne manquait plus que la cérémonie à la cathédrale. Elle vint le 2 février 1955. La journée avait pourtant bien commencé dans le froid mais sans plus ! Le nouveau chanoine arrive à La Pocatière en après-midi par le train du C.N. et de la gare au collège de Ste-Anne avec valise, en taxi Lavoie. Après un frugal repas, au moment de se rendre à l’église, une fine neige poussée par un vent plutôt léger, commençait à tomber délicatement, mais rien pour paniquer. La messe et la cérémonie de remise des insignes aux nouveaux chanoines – ils étaient 22 – fut à la hauteur des attentes d’un diocèse créé après un douloureux accouchement. Les différents survenus, selon une légende urbaine, entre l’Archevêque de Québec et celui de Rimouski au sujet du territoire à céder, la mort tragique du premier évêque du diocèse de Ste-Anne, Mgr Bureau, dans l’accident d’avion du Mont Obiou en 1950, le rappel des critiques survenues lors de l’achat des deux fermes Gagné pour loger le futur évêché, la quête imposée aux prêtres par le vicaire général Mgr A. Fortin, tous ces évènements avaient, chez certaines assistants, engendré de nombreuses distractions pendant la messe pontificale. Et au sortir, la catastrophe ! Un blizzard mémorable s’abattait sur toute la région pendant qu’au chaud, on célébrait. Tous les chanoines furent virés ! Personne ne put regagner sa résidence, y compris le chanoine Paquet qui dut passer cette première nuit de son canonicat dans mon réduit de  maître de salle du collège de Ste-Anne : lit de fer à dimension réduite pour ses 230 livres, pupitre de séminariste, chaise droite, mais heureusement, une belle petite fenêtre ! L’histoire régionale a retenu cette date du 2 février 1955. On ne dit plus « le jour de la marmotte » mais « le jour de la tempête des chanoines ». Au prône du 27 février, notre bien aimé curé remerciait son évêque de l’avoir nommé à son Chapitre : c’était un honneur pour lui et la paroisse de St-François, et alors il lui envoyait la collecte du dimanche précédent pour ses œuvres ainsi qu’un cadeau personnel.

La joie ressentie d’avoir été créé chanoine honoraire du diocèse de Ste-Anne fut hélas pour notre pasteur de courte durée, puisqu’à la fin de cet été 1955, il se rendait à l’Hôtel-Dieu de Lévis pour examens : il avait des maux d’estomac. On lui suggéra de retourner le 4 septembre suivant pour une attention suivie de son cas. Il ne revint jamais au presbytère ! Comme je résidais à Montmagny, étant professeur à l’Externat classique, il me fit demander le lendemain 5 septembre. Comme j’étais sans moyen de transport, il chargea M. Ernest Lavoie, paroissien, de me conduire à son chevet tous les deux soirs et me confia la garde de la paroisse le temps de son hospitalisation. Il voulait un suivi sur sa paroisse. Ce que je fis avec beaucoup d’appréhension. Ayant appris qu’il souffrait d’un cancer du foie et que ses poumons étaient aussi attaqués, il devenait assez évident qu’il ne s’en sortirait que par miracle. Et le miracle n’eut pas lieu ! Ce qu’il a pleuré ! Il aimait la vie : « il lui restait, avait-il dit, encore beaucoup à faire à St-François ». Pourtant il était familier avec la mort : il en avait tellement parlé aux malades qu’il allait visiter et à qui il avait apporté le viatique. Et pourtant ! Un père Jésuite, ami de longue date, lui donna l’Extrême onction. Près de son lit, la veille de sa mort, il me dit : « Va dans mon portefeuille là-bas, prends 40,00 $ et va payer Jos Paré pour du pain à Bébé Proulx et à Grand-Jos Robin ». Ce jour-là, le 27 septembre, il s’en allait en paix avec un excès de charité. Cette mort plongea la paroisse dans une profonde tristesse : M. le curé n’avait que 64 ans et on venait tout juste de fêter son canonicat.

Les funérailles furent fixées au 3 octobre. La veille, j’arrivai de Montmagny vers 16h30, après les classes à l’Externat classique, et quelle ne fut pas ma surprise de trouver sur la galerie du presbytère, Mlle la ménagère, entourée de quelques parents et amis, ainsi qu’un violoniste tapant du pied au son de sa musique, devant un haut-parleur suspendu à la galerie! et les sons envahissaient le rocher patrimonial ! Je ne sais pas encore quoi penser !

La cérémonie funèbre, présidée par Mgr Bruno Desrochers, eut lieu tel que prévu, dans une église remplie à capacité et dans une atmosphère de recueillement profond comme l’eut exigé le défunt. Au retour du cimetière paroissial où j’avais fait les prières d’usage, je retrouvai au bureau de la Fabrique, en plus de Mgr l’Évêque, les abbés Bélanger de Berthier, Paquet de St-Pierre, Théophile Nadeau de Lévis et quelques autres prêtres. Tous sortirent sur la galerie, il faisait un soleil radieux, et là devant un parterre de fleurs amochées par le gel, l’Évêque de Ste-Anne fit des nominations qui ont surpris l’entourage.

Jacques Simard ptre. 2017

 

 

Louis de Gonzague Paquet (curé en 1955)

Une nomination de courte durée. Suite aux funérailles de M. le curé Louis-Henri Paquet en date du 3 octobre 1955, aussitôt revenu du cimetière, Mgr. Desrochers s’empressa de nommer le nouveau curé en la personne du curé de Saint-Pierre, l’abbé Louis de Gonzague Paquet, sur la galerie du presbytère ou étaient rassemblés des prêtres assistants. Il demanda aussi à M. l’abbé Théophile Nadeau de continuer son service dominical à la paroisse à partir de Lévis.

 

Des évènements précipitèrent cependant les choses. Dans la semaine qui suivit, le nouveau curé, accompagné de ses deux sœurs ménagères, vint visiter les lieux. Non satisfaits de l’espace qu’offrait la cuisine, ils demandèrent aux marguillers présents avec eux de l’agrandir, quitte à gruger le rocher s’il le fallait! Ce fut de la part du Conseil de fabrique un refus catégorique.

 

Dans la semaine qui suivit, il y eut visite à l’évêché de Sainte-Anne; quelques jours plus tard, M. l’abbé Paquet remettait à Mgr. L’évêque sa démission comme curé de Saint-François pour reprendre son ancienne cure. Pour clore le tout, Mgr. Desrochers nomme l’abbé François Gagnon, retiré au Collège de Sainte-Anne administrateur de la paroisse Saint-François. Comme des travaux avaient déjà été commencés au presbytère, il y garda un appartement pour le bureau de Fabrique et alla se prendre un logement à l’Hôtel Boulet, tout près. Six mois après, un autre curé était nommé, l’abbé Louis Pelletier.

 

Jacques Simard, prêtre

L'abbé Louis-de-Gonzague Paquet est né à Lévis le 21 juin 1896, il est le fils de Jules Paquet et de Emma Charest. Il est nommé vicaire à Saint-Nicolas en 1921, puis vicaire à Beauceville de 1923 à 1925, ensuite, vicaire à Beauport de 1925 à 1937. Il devient curé de Saint-Gabriel-de-la-Durantaye en 1937. Il est curé de Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud de 1947 à 1966. En 1966, il est nommé vicaire économe à Saint-Pierre puis se retire à Lévis et est incardiné au diocèse de Québec. Il décède à l'Hôtel-Dieu de Lévis le 11 septembre 1988. Il est inhumé dans le cimetière du Collège de Lévis. 

Source : Les Membres du clergé, Diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, 1951-1994 par Léon Laplante, prêtre.

Recherche : Louis-Marie Garant, bénévole pour la Fabrique Saint-François

Louis Pelletier (curé de 1955 à 1971)

Le curé Pelletier était un curé bricoleur, il aimait travailler le bois et ses talents de bricoleur fûrent très utiles pour les travaux d'entretien de l'église, du presbytère et pour aménager la bibliothèque Bonneau Chabot au local de la Société de conservation du Patrimoine de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud. 

Voici un texte écrit par l'abbé Jacques Simard en 2017 concernant l'abbé Louis Pelletier:

Mgr Bruno Desrochers a eu le temps de réfléchir avant de nommer un autre curé à St-François puisqu’un interrègne de quelques mois avait été assuré par l’abbé François Gagnon. Son choix est finalement tombé sur l’abbé Louis Pelletier, vicaire à Rivière-Ouelle et qui, selon une légende urbaine, s’ennuyait là-bas avec le curé, Mgr Stanislas Théberge, en même temps vicaire général du diocèse de Sainte-Anne. C’est là, qu’après avoir célébré la messe matinale, pour occuper ses temps libres, l’abbé Pelletier s’exerça au métier de charpentier.

 

Né à St-Roch-des-Aulnaies en 1901, il fit des études classiques au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière et il opta pour la prêtrise avec des études théologiques au Grand Séminaire de Québec ainsi qu’au Collège où il fut ordonné prêtre en 1928 par le cardinal Raymond-Marie Rouleau. Attaché aussitôt comme auxiliaire à l’institution, où il enseigna le dessin et des rudiments d’architecture, il finit sa carrière d’enseignant comme économe de 1941à1951. Le souvenir que j’ai de lui surtout en mes années d’études à ce Collège, c’est qu’au repas du midi au réfectoire, monsieur l’économe se tenait à l’entrée des cuisines, avec en main une tablette blanche et un crayon, prêt à noter le nom de celui qui s’abonnerait à un verre de lait quotidien car, en ces temps-là, le lait était une denrée de luxe. L’autre souvenir de 1942, c’est le cours d’architecture 101 en syntaxe, histoire de tracer des lignes significativ…

 

La fin de la guerre en 1945 permit de mieux respirer puisqu’un temps nouveau commençait. L’abandon de la redingote, chez les étudiants, devenait un symbole de changement de quelque chose. L’abbé Louis aussi en a bénéficié. Finies les locations du bol de lait et les promenades pour offrir sa marchandise : il resta à la cuisine et par la suite on goûta à l’amélioration de la bouffe. Puis en 1951, l’évêque l’envoya vicaire à Rivière-Ouelle où, tel que souligné, il s’ennuya et, grâce à Dieu, s’exerça à devenir charpentier. D’ailleurs Lafontaine n’avait-il pas écrit un jour : « Que faire en un gîte à moins que l’on ne songe ? » Le temps libre avait eu ses résultats et, pendant 4 ans, à la vitesse des castors, l’abbé Pelletier se construisit un chalet sur les bords du Saint-Laurent au Quai-de-Rivière-Ouelle, une rallonge au petit presbytère du Quai, et il eut le temps d’édifier une maison d’été de 12 chambres pour les prêtres du collège dans l’Anse Sainte-Anne. Et c’est ainsi que le futur pasteur s’était préparé pour venir à Saint-François.

 

Alors autant le chanoine Paquet avait centré son apostolat sur la spiritualité de Jésus, de l’évangéliste saint Jean, autant l’abbé Pelletier s’appuiera sur saint Luc pour imiter l’humanité du même Jésus, celui de la vie privée en tant qu’ouvrier. À voir agir le nouveau pasteur arrivé dans la paroisse avec un bagage qu’il avait spécialisé lui-même, dont son malaxeur fait de ses mains, on se rendit compte que la pastorale subirait quelques chambardements. Et pour cause ! On était en 1955 et il y avait déjà dans l’air des signes avant-coureurs démontrant que la société québécoise commençait à changer et l’on se disait entre nous que l’Église du Québec serait vite affectée par le courant. Car beaucoup de critiques surgissaient à la radio, à la télé, dans les revues, chez les syndicats, dans les mouvements d’Action catholique et ce, contre le gouvernement de Maurice Duplessis. Ces réclamations diverses allaient dans le même sens : plus de liberté de parole, plus d’honnêteté dans la gestion des affaires, plus de transparence. Finies, la crainte, la peur, l’obsession du péché remise en question ; l’enseignement en général est ébranlé y compris celui du catéchisme. C’est dans une semblable atmosphère que se présente à Saint-François, le nouveau curé. Heureusement qu’il s’y présenterait avec le tempérament qu’on lui connaissait : homme pacifique par excellence, sans stress apparent, toujours prêt à faire des compromis mais qui, devant les nouvelles méthodes liturgiques annoncées, se disait déjà dépassé ! Toutefois il entamera son premier mandat avec confiance. Dans son jeune temps, on lui aurait dit : « Tu vas avoir la grâce d’état ! ».

 

Dès son arrivée en paroisse, monsieur Pelletier, en homme de vision et aux idées concrètes davantage que contemplatives, va faire comme on dit, le tour du propriétaire : le presbytère nécessite des accommodements, de même que l’église, pour mieux favoriser les changements liturgiques annoncés ; le catéchisme aussi sera touché, désormais on fera la Catéchèse.

 

Voyons maintenant les loisirs qui, dans le passé, ont souvent cohabité avec la pastorale paroissiale : « Mens sana in corpore sano ». Et c’est alors que monsieur l’abbé réalisa que tout le système des activités sportives nécessitait un bon coup de pouce. Ça faisait donc son affaire et il va aussitôt en discuter avec le Comité des loisirs. Également féru de patrimoine, il a pu constater l’état de détérioration du presbytère de 1763 qui, après avoir servi de logement aux curés pendant 125 ans puis, par la suite, de salle paroissiale et d’entrepôt de marchandises pour la compagnie Garant ne servira à rien du tout, sinon être encore debout ! Ce fameux bâtiment méritait un meilleur sort. Sans hésiter, monsieur le curé s’attellera à la tâche : d’abord faire appel au Gouvernement et ensuite se trouver une équipe pour le seconder. Ce qui sera fait avec deux hommes de confiance, messieurs Gérard Lamonde et Anatole Roy, accompagnés de bénévoles pour sortir le bâtiment de son abandon. Cette dernière affaire réglée, il faut continuer avec la Municipalité, le Patrimoine et la SCHL. Ce presbytère, ainsi que l’église de Beaumont, sont les plus vieux spécimens de l’après Conquête en Nouvelle-France. La maison sera classée monument historique en 1978 et baptisée pavillon Pierre-Laurent-Bédard lors de son inauguration en 1982 en l’honneur d’un curé qui a régné sur la paroisse de Saint-François pendant 56 ans ! Affaire classée.

 

Maintenant, les loisirs. Le Comité demande d’abord monsieur l’abbé comme aumônier, histoire de mieux le connaître ; la chose faite en peu de temps, il deviendra leur homme à tout faire et à peu de frais. Lui-même s’en fait un plaisir sans négliger bien sûr sa fonction première, être curé. C’est là qu’il imitera Jésus dans sa vie privée : être ouvrier-charpentier et témoigner de l’existence quotidienne de celui qui gagne sa vie de ses mains.

 

L’abbé Pelletier va donc s’attaquer à bâtir un centre des loisirs en bonne et due forme : grande salle de réception avec tous les accessoires ; une bâtisse spéciale pour la piscine ; un jeu de croquet et quoi encore ? Viendra ensuite la sauvegarde du couvent des sœurs C.N.D. puisqu’elles vont quitter.

 

Ça ne s’arrête pas là. Quand arrive en 1964 la réforme liturgique, monsieur l’abbé se croit obligé, comme d’autres curés amis hasardeux, de modifier l’intérieur de l’église, en particulier le chœur, sous prétexte qu’il faut ouvrir cet espace, jadis réservé au clergé, pour les laïcs appelés à jouer un rôle dans la communauté chrétienne. Pour ce faire, il a enlevé la balustrade, aménagé un autel sur roulettes face au peuple, près des marches du chœur, débâti l’immense retable dédié à saint François de Sales pour le remplacer par un petit mur décoratif de quelques pieds, juste assez haut pour fermer l’entrée de la sacristie ; ainsi ce qu’on appelait le maître-autel est disparu et remisé au grenier. À ce remue-ménage, il faut ajouter la disparition de ce qu’on appelait « la chaire de vérité ». Ce ne fut pas son meilleur coup ! Cependant, en homme conservateur, il avait presque tout conservé ce qu’il avait enlevé. Heureusement ! Mais le vieux chemin de la croix fait partie des objets disparus ; on mit à la place des sculptures d’André-Médard Bourgault. Il en fut ainsi pour les anciens bancs remplacés par des neufs en frêne de l’usine Nilus Leclerc de L’Islet. Il faut dire que ce fut un aménagement majeur à replacer dans le contexte de l’époque, où, en ces années-là, ce qui était ancien faisait l’objet d’un certain mépris. L’Église a donc été emportée dans le courant.

 

Il faut imaginer sans difficulté que la fatigue commençait vraiment à ronger les nerfs du pasteur Pelletier, surtout une certaine lassitude pastorale face à ce qui se passait ici et là dans toute la paroisse. Tout était chambardé : on avait modifié des lieux sacrés, on avait caché des statues des saints, on avait déplacé le tabernacle, enfin, on voyait le visage du célébrant à la messe ! Autant d’événements qui, au lieu d’attirer, ont contribué à éloigner. Il était mûr pour la retraite et il entreprit de construire lui-même son propre gîte. Ce qu’il réalisa avec un certain enthousiasme. En 1971, on déménage. Resté dans la paroisse avec sa ménagère mademoiselle E. Gaudreau, on continuera de l’appeler Monsieur le curé ! C’est peut-être pour cette raison qu’il a construit dans le sous-sol de sa maison, un très beau confessionnal pour l’église, son dernier cadeau.

On a écrit retraité : mais ce fut quoi au juste ? Avant de quitter, il avait entrepris aussi dans le sous-sol de la sacristie, de fabriquer des marches d’escalier en ciment avec son malaxeur portatif, avec l’aide du sacristain, Gilles Théberge. C’est qu’il avait formé le rêve d’installer un escalier pour permettre aux personnes âgées d’avoir, au bout de la 1e Avenue de son quartier résidentiel, accès à la rivière du Sud pour y trouver la paix. Ils en avaient fabriqué 200 de 180 livres chacune. Il fallait maintenant les poser ! Mais où ? Comme il avait déjà logé une mansarde pour l’Âge d’or aux confins de l’avenue, sur la gauche, il y ajouta la fameuse descente avec bancs et petites terrasses.

 

L’escalier une fois terminé, l’abbé Louis rencontra un ennemi puissant contre qui il a dû lutter. Il lui fallait construire un rempart pour contrer la montée des eaux du printemps, surtout que les dernières marches arrivaient dans un tournant du cours d’eau. Auparavant il érigea non un monte-pente mais une « descente-pente » pour amener en bas les roches et le ciment nécessaires. Il imagina un petit chemin de fer avec rails d’acier descendant la pente pour arriver à une autre voie ferrée mais horizontale cette fois, sur laquelle on promenait un banneau rempli de roches ou de ciment. Ce banneau sur roue descendait la voie inclinée grâce à un câble d’acier attaché au pare-choc arrière de sa Chevrolet. Monsieur Pelletier conduisait lui-même sa voiture alors que le sacristain accueillait en bas le bac plein et le transvidait. Les signaux dépendaient de la voix humaine.

 

Tout avait bien réussi l’année de la construction de l’œuvre. Bien des visiteurs avaient trouvé ça génial et heureux pour les personnes âgées à la retraite. Quelques braves firent la descente, essayèrent les bancs des deux petites terrasses avec fleurs et descendirent les 150 marches. C’était merveilleux d’entendre le gazouillis de l’eau venue de si loin et qui s’en allait si allègrement se jeter dans le fleuve Saint-Laurent à Montmagny. Mais les minutes de poésie terminées, il fallait gravir la pente en recomptant les marches de l’escalier. Les joyeux copains durent recourir à la rampe de bois sur leur gauche ; sans cela, on aurait dû les palanter ! On alla féliciter monsieur l’entrepreneur mais d’aucuns se promirent de ne plus retourner sur les berges de la rivière du Sud. On se contenterait d’en admirer les méandres serpentins du haut de la falaise. Quant à monsieur l’abbé, il avait hâte au printemps et à la crue des eaux, ce serait un vrai test pour son rempart.

 

Ce fut une véritable catastrophe ! L’eau et la glace envahirent le mur de soutènement qui céda en partie sous la pression et une bonne quantité de marches se retrouvèrent dans le lit de la rivière. Tout était à reprendre ! Et ainsi, sans se laisser abattre par la malice de la nature, le valeureux retraité se remit à l’ouvrage, influencé sans doute par son vieil ami Boileau : « Vingt fois sur le métier, remettez votre ouvrage…» mais ne lui promettant pas d’aller jusque-là. M. l’abbé sollicita Gilles le sacristain de le seconder et cette fois, il dut encore faire appel à ses notions d’architecture fondamentale et il dut aussi s’inspirer d’Archimède. Il inventa une espèce de téléphérique actionné par un câble relié au pare-choc de sa Chevrolet avec un bout de fil et des crochets pour sortir de la rivière les blocs de ciment que son associé attachait. Toutes les marches reprirent leur place, le mur fut reconstitué et par la suite abandonné à lui-même, hélas ! Cette fois, c’est la géologie qui a attaqué le gros œuvre de l’abbé Pelletier : la Municipalité a dû, à son grand dam, un dimanche après-midi, déménager la Maison des aînés qui trônait en-haut à gauche de l’escalier. La raison ? Les pluies abondantes, cet été là, ont créé de l’érosion à beaucoup d’endroits le long des falaises bordant la rivière du Sud et l’on n’a pas épargné la fameuse chaumière. Ce qui est triste, c’est la perte d’énergie, de temps, d’argent : l’escalier devenu célèbre, a été repris par la broussaille et comme les constructions des Incas perdues en Amazonie, sera découvert un jour et témoignera des années 1970 et de l’habileté d’un curé à l’ardeur infatigable pour imiter le métier de son maître Jésus-Christ.

 

Quant à la Maison des aînés, elle fait maintenant partie du complexe des loisirs, voisinant honorablement le saloon, le four à pain et la cabane à sucre. Elle a surtout son utilité lors des fêtes communautaires à chaque été. Avant d’en finir avec le travail manuel effectué par monsieur l’abbé Pelletier en tant que curé de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud, il faut ajouter qu’il a restauré le phare du rocher, intégré au site patrimonial de la paroisse. En effet, d’après une lecture faite dans un livre sérieux sur Grosse-Île, ce phare, avec son miroir, servait de point de repaire aux nombreux voiliers venus du Royaume-Uni, dans les années 1850, y déverser les milliers d’Irlandais atteints du typhus pour une quarantaine. Ce serait point final.

 

Ainsi s’est terminée la vie pastorale de monsieur l’abbé Louis Pelletier, homme passionné de travail manuel, mais affaibli de plus en plus par l’âge et les problèmes de santé. Aussitôt sa ménagère décédée, il prit la route du collège de Sainte-Anne, là où il avait commencé son ministère et où il vivra quelques années avant d’entrer au Foyer des sœurs de la Charité et ensuite au Foyer d’Anjou de Saint-Pacôme. Le fait d’être prêtre ne l’avait pas empêché de se réaliser tout en exerçant un métier plutôt rare dans le sacerdoce, mais qui se réfère tout de même à celui de Jésus et à son père adoptif.

Que le Seigneur lui assure Là-Haut une demeure sans escalier et surtout sans crue de printemps.

Jacques Simard ptre. 2017

 

 

Aimé Talbot (curé de 1971 à 1976)

Voici un texte de l'abbé Jacques Simard écrit en 2017 concernant l'abbé Aimé Talbot:

L’abbé Aimé Talbot était vicaire à Saint-Pascal-de-Kamouraska quand il fut nommé remplaçant de l’abbé Louis Pelletier en 1971.

Né à Saint-Paul-de-Montminy en 1920, il a fait ses études classiques au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, et par la suite, est entré au Grand Séminaire de Québec pour être ordonné prêtre en 1946, à l’église Saint-Roch de Québec, par le cardinal Jean-Marie Rodrigue Villeneuve. Les quatre années suivantes, il va étudier en philosophie à l’Université Laval et à Rome. Revenu à La Pocatière, il enseignera la philosophie au collège pendant douze ans. Lorsqu’on ouvrira la Mission diocésaine au Nicaragua, l’abbé Talbot sera de la partie comme professeur au collège de Managua. En 1970, il reviendra au Canada pour un séjour d’un an à l’Institut de pastorale de Montréal. Et c’est après un court séjour à Saint-Just-de-Bretenières et à Saint-Pascal qu’il finira par accepter la cure de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud.

On en est donc dans l’après-concile Vatican II et les années 1970 marqueront dans le diocèse de Sainte-Anne les premières applications pastorales de Vatican II, et il semble que l’abbé Talbot est l’homme tout désigné pour mener à bien cette tâche en paroisse. Bien sûr qu’un peu partout dans les églises on avait caché ou dissimulé ici et là les statues de saints et même tassé celle de la Vierge Marie pour centrer l’attention sur Jésus-Christ et l’Eucharistie, mais on y allait timidement pour le reste. Ainsi, l’un des premiers changements sera de faire accepter la communion dans la main ! Jamais dans le passé, un simple laïc n’avait osé toucher une hostie de ses doigts non sanctifiés, et voilà qu’on lui demande non seulement de prendre de ses mains le corps du Christ mais de se faire ministre de la communion des fidèles ! Ça ne se fera pas facilement à moins de bien des ajustements. Le deuxième changement sera la célébration communautaire du pardon vu la lassitude des confessions individuelles lors des concours de l’Avent et du Carême. Cela aussi ne se fera pas sans heurt puisque ça supposera une bonne préparation. Viendront ensuite les baptêmes communautaires qui seront cependant chose facile puisque l’abbé Talbot en avait fait tellement en Amérique latine. Une autre tradition sera sacrifiée : la messe de Minuit et la messe de l’Aurore en attendant aussi celle du jour de Noël ! Tout ça vient du manque de prêtres qui se fait sentir un peu partout, y compris au diocèse de Sainte-Anne qui jadis fut si florissant en vocations sacerdotales ! D’ailleurs la société québécoise montre ses fragilités car elle sera ébranlée elle aussi par la génération du Peace and Love et des mouvements étudiants nés en Mai 68. Ce sera dans le ciel l’ère hippie et ses nuages de « mariejeanne » (marijuana) : le bonheur est à Woodstock. Dans l’Église diocésaine, pour contrer le Peace and Love, on inaugure les Chantiers. Ce sera Chantier 72 né de l’étude de Fernand Dumont sur la pastorale dans le diocèse et finalement au Québec. On veut prôner l’éducation de la foi chez les adultes et les engager dans leur milieu. Convertir la pastorale en mission du parvis comme le proposera ensuite Chantier 73. Ce serait dorénavant du concret où le chrétien se devrait de bâtir un monde meilleur.

Tel fut le rêve du curé Talbot après un séjour à l’Institut de pastorale de l’Université d’Ottawa. À cette époque, Saint-François compte 400 familles et 1740 habitants et il se fait encore 30 baptêmes par année. Le pasteur monte un comité de pastorale paroissiale et commence l’étude du rapport Dumont. Le renouveau est vraiment lancé et maintenant on compte sur le pain qui sortira de la planche : mieux dynamiser la vie communautaire, améliorer la foi, aider les couples et leur vie conjugale, voir mieux les soins aux malades, soutenir les personnes âgées, etc. Quant à Mgr l’évêque, il lancera un Décret sur l’administration diocésaine apte à améliorer l’aspect financier de la vie du prêtre de paroisse. Certes, tout ne sera pas mis de côté, il restera toujours des relents d’autrefois nécessaires pour rappeler les racines : par exemple, la messe dos au peuple et en latin, nécessaire à la Foi, qui autrefois était l’Eucharistie, restera l’Eucharistie, mais accessible à tous, parce que face au peuple et langue vernaculaire (adaptée au Québec en français).

Poussant encore plus loin son travail pastoral, l’abbé Talbot proposa d’étudier le programme de Chantier 74, de suivre des cours de Bible, de s’intéresser à Développement et Paix et d’instaurer des rencontres conjugales, même qu’il offrit des messes à domicile pour les malades, tout en continuant la visite paroissiale.

Pendant toutes ces années, comme il fallait s’y attendre, il y eut quelques ratés ! L’abbé Talbot, lui qui avait connu en Amérique latine l’enthousiasme des assemblées chrétiennes pour les chants liturgiques, fut déçu de constater le peu d’intérêt des Québécois. Formé à ne pas parler à l’église, l’habitant des campagnes respectait davantage la consigne pour le chant choral. Après tant d’années d’efforts pour dégeler son auditoire, le pasteur dut se résigner, ajoutant à cela que ses salutations du début de la messe étaient presque sans retour ! « Je vous ai dit Bonjour, dites Bonjour ! » était devenu un leitmotiv …

Les conséquences de ces essais infructueux engendrèrent chez-lui une nostalgie véritable : retourner à Managua ! Ce qui arriva. Pensant dans ses réflexions avoir reçu ici peu d’affection, il fut vite rassuré et dut revenir sur ses impressions, car la fête qui lui fut réservée pour la Mission diocésaine lors de son départ, parlait d’elle-même. Déjà choyé par un don substantiel de la Cie Garant, il reçut un chèque de 10 000, 00 $ lors du dîner en son honneur, de la part des paroissiens de Saint-François. Les souvenirs auront meilleur goût.

Pour terminer, il est bon de souligner l’exemple qu’il a donné au plan santé, car régulièrement il exerçait un sport : soit natation, course à pied, bicyclette, ski de fond, patin, etc. Il était donc bien préparé pour son retour au Nicaragua comme assistant à la paroisse de San Marcos de Managua. Car là, il aura la peur de sa vie : seul au presbytère lors des troubles de 1979 au pays de Daniel Ortega, il sera gardé à résidence et harcelé par des membres de la junte militaire. Rapatrié par Mgr Lévesque la même année, il consacrera dix autres années comme animateur de pastorale à l’Hôtel-Dieu de Montmagny. Par la suite, retraité au lac Joly à Saint-Paul-de-Montminy, il décédera en ce lieu, le 29 juin 2011, pour reposer ensuite au cimetière paroissial. Dieu ait son âme !

Jacques Simard ptre. 2017

 

Germain Laplante (curé de 1976 à 1995)

L'Abbé Germain Laplante fût curé de Saint-François pendant 17 années. Il est décédé le 30 juillet 2012 à l'âge de 86 ans.

 

Voici un texte de l'abbé Jacques Simard écrit en 2017 concernant l'abbé Germain Laplante :

M. l’abbé Germain Laplante a vu le jour le 25 mars 1926 à St-Germain de Kamouraska.

Après des études classiques au collège de Sainte-Anne, il entre au Grand Séminaire de Québec pour ensuite être ordonné prêtre à La Pocatière par Mgr Bruno Desrochers. Après un court séjour au collège comme maître de salle, Mgr l’évêque l’orienta dans la pastorale de paroisse à Saint-Cyrille, Cap-Saint-Ignace et Saint-Patrice de Rivière-du-Loup. Ainsi préparé, il prendra la cure de Ste-Félicité en 1970 où il manifestera surtout un talent de bon administrateur. Malgré tout il n’était pas fait pour les montagnes et la forêt, lui qui avait connu les grands espaces de la plaine de Kamouraska.

En 1977, il va succéder à monsieur Aimé Talbot comme curé de la paroisse Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud. Heureux cependant de la promotion, monsieur Laplante prendra un certain temps à s’adapter à sa nouvelle fonction, gêné qu’il fut par la présence dans le village d’un ancien curé retraité, monsieur l’abbé Louis Pelletier qui, par les travaux de menuiserie exécutés pour la Municipalité, prenait une place majeure dans les dires des paroissiens. C’était « monsieur Le curé » ! L’autre était « monsieur Laplante » … Bien sûr, l’abbé Louis s’est toujours gardé de nuire à ses successeurs, mais c’était l’ombre projetée qui embrouillait l’image du pasteur officiel.

Alors les années firent leur travail ; apprenant à mieux connaître leur curé, les paroissiens de Saint-François finirent par l’apprécier à sa juste valeur. Ils découvrirent un homme rangé, aimant l’ordre, la discipline dans les affaires liturgiques d’abord. C’est pourquoi il sut monter une véritable équipe mixte de servants de messe et de lecteurs pour les assemblées dominicales. Puis, ayant sa conception personnelle du beau, du fini, il passa au concret : améliorer lui aussi les lieux physiques du chœur de l’église. Il commença par un plancher en tuiles de simili marbre, confectionna lui-même la chaire du prédicateur, posa des appliques marbrées à l’arrière des quatorze sculptures du chemin de la croix, fit peinturer l’église avec des couleurs reposantes et ce, en attendant de pouvoir remettre en place l’immense retable-triptyque enlevé dans les années 1960 mais conservé, une partie au grenier et l’autre à la cave de la sacristie. L’abbé Laplante eut alors la sagesse d’attendre le départ de l’abbé Pelletier pour remettre à sa place initiale le fameux retable qui donnait son allure à l’église de 1866 et en faisait sa valeur ! Le travail d’ébénisterie fut exécuté par Michel Simard, entrepreneur local. En plus, monsieur Laplante dut négocier la location à la Municipalité des ¾ de la superficie de la sacristie pour en faire une bibliothèque municipale.

M. l’abbé fut un excellent gérant des finances de la Fabrique qu’il eut sans cesse à améliorer. La plupart du temps de son séjour à Saint-François, il vécut sans ménagère, se déplaçant à l’extérieur pour le repas de midi et à part ça, peu d’autres sorties. Le prêtre chez lui a bien su s’adapter au renouveau liturgique et il aimait les cérémonies bien exécutées ; quant à lui, il prononçait toujours des homélies bien préparées. Malheureusement, un lointain handicap à la gorge dont il souffrait, l’empêchait, même avec un microphone, d’être entendu par les personnes dures d’oreilles. C’était son point faible et son objet de critique. Dommage ! Alors il redoublait d’effort : pendant des années, l’été, il offrit la messe le soir, après le souper à différents endroits de la paroisse ainsi que le chapelet. Il améliorait ainsi le contact avec ses paroissiens.

Monsieur l’abbé Laplante, au fin fond de lui-même, avait tout d’un pince-sans-rire : même s’il ne fallait pas lui marcher sur les pieds à trois reprises de suite, il savait relativiser les événements qui lui paraissaient loufoques et les idées originales exprimées devant lui,

Son rire était sans équivoque : il avait tout de suite saisi le hic qui déclenche l’hilarité et qui n’engendre pas de drame. D’ailleurs, on pouvait discerner chez lui ce qui l’émerveillait ; seulement voir son environnement au bureau et ensuite à sa résidence de Montmagny : tout un éventail de petits animaux, sculptés ou en peluche, voisinait les sapins verts ou argentés d’une forêt imaginaire dans le coin du salon. Et ajoutons que chaque mur avait, suspendues, une croix fleurie ou une horloge aux aiguilles bigarrées. Ces objets relevaient presque tous de sa fabrication durant ses temps libres et ses moments de solitude. C’était son Disneyland.  Il faudrait aussi ajouter que ce monde artificiel qu’il créait venait compenser un autre problème de sa maturité : il avait peine à lire plus de dix minutes sans avoir un mal de tête.

Pour conclure sur le passage dans la paroisse de ce curé sympathique, il importe de noter ses talents de jardinier. Partout où il est passé il  a su se ménager aussi un espace pour le travail de la terre. En bon fils de cultivateur, il avait développé un pouce vert : tous les légumes sortis de ses jardins avaient fière allure et invitaient à la dégustation : les patates, le persil, la rhubarbe rivalisaient de perfection avec les fraises. Il était heureux, après les compliments reçus, de les offrir à toute personne intéressée à une dégustation assurée. Il y trouvait sa récompense.

En 1995, après dix-huit ans passés à St-François avec grande générosité dans le service, l’abbé Laplante aménagea à Montmagny pour sa retraite, tout près de l’Hôpital ; et pendant les dix-sept autres années de sa vie, il servit comme aumônier auxiliaire à l’Hôtel-Dieu. Son assiduité infatigable comme répondant en a fait un modèle en pastorale hospitalière.

En l’espace d’un mois, un douloureux cancer l’a emporté avec une grande sérénité.

Adieu Germain !

 

Témoignage humoristique

Quand en 1995, Germain annonça son départ à un prône dominical, une paroissienne qui veillait sans relâche sur les allées et venues au presbytère vint le voir et dans son élan de franche sincérité du plus profond de son cœur, lui dit : « Vous savez quand vous allez partir, je ne pleurerai pas ! » Les années passèrent vite et trois autres curés aussi. La même dame, toujours intéressée au presbytère, un bon dimanche où l’abbé Laplante était revenu dire la messe comme remplaçant, courut à sa rencontre lui faire une nouvelle confidence, réparatrice celle-là : « M. l’abbé, vous êtes encore le meilleur » ! Et Germain de vivre heureux sur ses vieux jours.

Jacques Simard ptre. 2017

Jules Paradis (curé de 1995 à 1998)

Voici un texte de l'abbé Jacques Simard écrit en 2017 concernant l'abbé Jules Paradis : 

C’est l’abbé Jules Paradis qui fut appelé à prendre la cure de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud en 1995. Ce fut pour lui un passage difficile à réaliser et auquel il tentera en vain de s’adapter. D’ailleurs, il ne s’était pas gêné pour dire qu’il avait accepté ce poste par sacrifice !

Né à Saint-Antonin en 1940, il fait des études classiques au séminaire de Chambly et ensuite à l’Université d’Ottawa avant d’aller au Grand Séminaire de Québec. Ordonné prêtre dans sa paroisse natale en 1966, il entrera, comme prêtre auxiliaire au collège de Sainte-Anne et l’année suivante à l’externat classique de Rivière-du-Loup et finalement à l’École Notre-Dame. Par la suite, il acceptera d’être répondant du Renouveau charismatique dans le diocèse de Sainte-Anne en 1978, fonction qu’il va se plaire à occuper, étant donné des aptitudes non dévoilées jusque là. Aimant chanter, il va découvrir et exécuter facilement le chant et le parler en langues qui deviendront une prière de prédilection. Après des études en pastorale, il occupera la charge de conseiller spirituel à l’Office diocésain des religieux et religieuses avant de devenir enfin curé de St-Onésime en 1988 et à Saint-François-de-Sales en 1995. Nommé en juin, il n’entrera au presbytère comme résident officiel qu’en octobre, après avoir exigé d’importants travaux de peinture. Et si cette arrivée en paroisse a tant retardé, c’est qu’il avait aussi de nombreux engagements comme aumônier du Renouveau charismatique en province. Mais, pendant tout ce temps d’absence, les paroissiens commencèrent à mettre en doute son intérêt pour leur communauté. Circula alors ce qui ressemble à une légende urbaine : monsieur Paradis, dans un élan souffreteux de son cœur, aurait dit quelque part dans une famille amie : « Je suis malheureux quand je pars de La Pocatière pour Saint-François et je me sens heureux quand je quitte Saint-François pour Sainte-Anne !

Comme disaient les vieux autrefois : « C’est de valeur ! »  Car ce prêtre avait tout pour réussir et être aimé. De belle apparence, il n’avait pas du tout l’air rébarbatif, et par surcroît, de bon commerce. Dans les cérémonies liturgiques qu’il présidait, il chantait avec cœur ; on croyait entendre un rossignol ! Et bien c’est ce qui causa la perte de la chorale et de son directeur Claude Lachance. Le curé chantait et enterrait le chœur de chant : du jamais vu à Saint-François. La maître démissionna après avoir eu l’audace de réprimander le pasteur pour qu’il baisse le ton. Il en fut fait de la chorale montée pour le 275e anniversaire de la paroisse !

Autre fait embarrassant pour l’abbé Paradis : le cimetière où il avait voulu mettre de l’ordre. Il commença par les finances en augmentant les cotisations annuelles pour l’entretien des lots. Ce qui indisposa l’ancien curé et les paroissiens locataires. Le vase déborda cependant quand, appuyé par un marguiller, on entreprit de couper des érables centenaires qui jetaient sur les monuments et les visiteurs, une ombre bienfaisante. Aussitôt avertis, des paroissiennes sortirent leurs boucliers et passèrent à l’attaque. Elles réussirent à en sauver trois ! C’est mieux que rien et d’ailleurs 3, c’est un symbole biblique ! M. Paradis ne dépassa pas non plus le chiffre trois : on lui confia, en l’an 2000, la cure de Saint-Pascal-de-Kamouraska ; il retrouvait enfin son Bas St-Laurent.  La paix définitive lui fut rendue le 5 janvier de l’ère nouvelle. Paix ait son esprit !

 

Jacques Simard ptre. 2017

 

N.B. Référence : Les membres du clergé - (Léon Laplante)

Robert Leblanc (curé de 1998 à 2000)

Voici un texte de l'abbé Jacques Simard écrit en 2017 concernant l'abbé Robert Leblanc :

L’abbé Robert Leblanc, le nouveau curé, à première vue, fait contraste avec le précédent pasteur ! D’un abord facile et bienveillant, il met tout de suite à l’aise son interlocuteur.  Originaire des hauteurs de Sainte-Perpétue de l’Islet en 1933, il va fréquenter le collège de Sainte-Anne pour des études classiques avant d’entrer au Grand Séminaire de Québec et ensuite recevoir l’ordination à la prêtrise en 1960 à la cathédrale de La Pocatière. Commençant alors ses voyages apostoliques à travers le diocèse de Sainte-Anne. Après un petit séjour au collège de Sainte-Anne, il va fréquenter, comme vicaire, les paroisses de Saint-Éleuthère, Saint-Patrice et Saint-Pascal. Fin prêt pour une cure, il ira à Saint-Cyrille sur une période de douze ans et ce jusqu’en 1989. Ensuite on lui offre Saint-Pascal où il restera neuf ans puis ce sera Saint-François de Montmagny en 1998 pour deux ans.

Cet homme avait le sens inné du beau en plus des goûts raffinés. Non satisfait de son environnement au bureau de la Fabrique, il fit nettoyer et retravailler quelques meubles antiques à l’usine Meubles Morigeau. L’ambiance était ainsi meilleure quand, dans ses loisirs, il s’exerçait sur sa flûte à bec. À l’église, il montrait facilement son goût pour les cérémonies bien faites. Toujours revêtu de beaux habits liturgiques, le curé surveillait les cérémonies exécutées avec soin, car elles se devaient d’être signifiantes. Sans doute que cette finesse relevait d’une spiritualité travaillée avec soin depuis des années et à son âme de poète.

M. Leblanc préparait toujours avec soin ses homélies du dimanche et on dirait même ses conversations de tous les jours. En effet, il aimait bien régulièrement citer ou un fabuliste ou un troubadour pour appuyer ses dires. Parfois il allait plus loin pour entrer dans la poésie pure et semer ainsi ses interlocuteurs.

À quoi était due cette sensibilité ? Il était d’abord de santé fragile : un rien ou presque l’affectait. Était-ce l’air marin, la plainte de la forêt, les phases de la lune, on ne le saura jamais puisque ses deux années faites comme pasteur à Saint-François, il sollicita son retour à Saint-Cyrille où, dans un bungalow voisin du cimetière avec une petite annexe au bout de son grand jardin fleuri, il put pianoter sur sa flûte à bec et réciter ses poèmes favoris. Il quitta avec le siècle nouveau. Dix ans passèrent dans la paix et puis, suite à une chute mortelle dans son domaine,  monsieur Leblanc s’envola avec le chœur des anges. Paix à son âme !

 

J. Simard ptre. 2017

 

 

* Référence : M. Léon Laplante : les membres du clergé.

Pierre Laberge (curé de 2000 à 2003)

Voici un texte de l'abbé Jacques Simard écrit en 2017 concernant l'abbé Pierre Laberge :

Monsieur Leblanc parti, c’est l’abbé Pierre Laberge qui va reprendre la cure de Saint-François. L’abbé Laberge a vu le jour à Saint-Thomas-de-Montmagny en 1931. Après des études classiques au collège de Sainte-Anne et théologiques au Grand Séminaire de Québec, il sera ordonné prêtre dans sa paroisse natale en 1958, par Mgr J. Bonhomme, o.m.i.  Aussitôt il est nommé auxiliaire au collège de Sainte-Anne pour deux ans. Il quittera pour aller vicaire à Saint-Pamphile pour une durée de quatre ans. Quand s’ouvrira la Mission diocésaine au Nicaragua, il sera du nombre et ce pendant cinq ans. Revenu au Québec, après un court stage à l’Université Laval, histoire de se replacer dans son contexte d’origine, on lui confie la tâche d’aumônier des étudiants à la Commission scolaire de Rivière-du-Loup et responsable des scouts. Ça durera quatre ans. Après un court laps de temps curé à Saint-Antonin, on le retrouve à la paroisse de Saint-Philippe-de-Néri en 1982, où il restera pendant douze ans. De là, à Kamouraska de 1994 à 2000 et enfin à Saint-François de Montmagny pour un séjour de trois ans. En 2003 il est nommé aumônier à l’Hôtel-Dieu de Montmagny.

Le séjour de l’abbé Pierre dans la paroisse s’est fait sous le signe de l’harmonie totale entre lui et les paroissiens : il s’est montré gentilhomme et a manifesté régulièrement l ‘optimisme qui l’a toujours caractérisé.  Au suivant, comme l’a souligné un jour un bedeau de la région : «Les curés passent mais les bedeaux restent ! »

 

Jacques Simard ptre. 2017

Daniel Ouellet (curé e 2006 à 2013)

Voici un texte de l'abbé Jacques Simard écrit en 2017 concernant l'abbé Daniel Ouellet :

En cette année 2006, beaucoup de paroissiens s’interrogent : « Que se passe-t-il pour changer de curé si souvent ? » entend-on ici et là. La réponse pourrait venir de l’évêché, mais interrogé, il garde le silence ! Hé oui, feu la transparence ! C’est donc l’abbé Daniel Ouellet qui fera office de curé à partir de Montmagny et l’abbé Talbot prendra le chemin de Saint-Jean-Port-Joli. Ce branlebas supposera une réorganisation complète de l’administration de la paroisse.

D’abord, étant donné la fusion en un seul secteur des six paroisses de ce qu’on appelait déjà zone Montmagny –Nord (Saint-Thomas, Saint-Mathieu, Cap-St-Ignace, Saint-François, Berthier, Saint-Pierre, Isle-aux-Grues), il fallait commencer une certaine centralisation de même qu’un resserrement des cérémonies liturgiques. La messe dominicale à la Chapelle des Prairies écopa et elle fut supprimée illico. On déménagea le Bureau de la Fabrique dans un espace réservé à la Maison de la paroisse (le vieux couvent). On mit le presbytère en vente.

Aucun acheteur sérieux ne s’est présenté après des mois de sursis, si ce n’est la Municipalité de St-François qui voulut négocier l’achat à un prix minime, vu ses nombreux engagements  gratuits depuis des années envers la Fabrique. Un bras de fer s’engagea alors avec l’évêché de Sainte-Anne. De guerre lasse, après des mois de négociations stériles, la Municipalité en régla l’achat pour 100 000,00 $ sur une période de 10 ans. Un autre combat larvé surgit cette fois chez les paroissiens : détruire le bâtiment patrimonial datant de 1895 ou le conserver moyennant une sérieuse restauration. Finalement on opta pour sa conservation et son intégration possible au site patrimonial déjà existant comprenant le presbytère de 1763,  le couvent de 1840 et le rocher, avec un édicule mémorable et les restes d’un phare historique.

Vint alors le moment attendu de la liquidation du contenu de la bâtisse historique. La Fabrique engagea un encanteur de la Beauce qui, sur un train d’enfer, fit le sale boulot, laissant aller des objets de valeur à des prix dérisoires. Ce fut un triste moment à passer, mais il devait en être ainsi !

Le climat était donc créé pour que le curé Daniel Ouellet se senti mal aimé. Et l’on compta sur le temps et pour le pasteur et pour le presbytère … Après sept ans, fatigué des nombreuses péripéties de la tâche, l’abbé Ouellet opta pour un changement de milieu, sollicitant la cure riveraine des sculpteurs célèbres, les Bourgault. Le second après dix de mitonnage, a retrouvé sa fierté originelle. Et alors qui fut le nouveau curé de St-François ? L’abbé Michel Talbot. Le mystère est donc resté complet …

 

 

J. Simard ptre. 2017

Michel Talbot (desservant de 2003 à 2006, ainsi que depuis 2013)

L'abbé Michel Talbot est depuis 2013 le curé responsable de l'Unité Pastorale Montmagny Nord, desservant toutes les paroisses entourant Montmagny.

Voici un texte de l'abbé Jacques Simard écrit en 2017 concernant l'abbé Michel Talbot : 

L’ABBÉ MICHEL TALBOT

Curé de 2003 à 2006

 

L’abbé Michel Talbot est né à Saint-Thomas de Montmagny en 1959. Après le secondaire à la polyvalente Louis-Jacques-Casault, il fera des études collégiales au cegep de Sainte-Anne et par la suite la théologie au Grand Séminaire de Québec et à l’Université Laval. Mgr Charles-Henri Lévesque viendra, en 1984, l’ordonner prêtre dans sa paroisse natale. Cette même année, il travaillera en pastorale à La Pocatière et, à partir de 1988, il ira à Ottawa poursuivre des études spécialisées en théologie biblique.  En 1990, il est nommé collaborateur à Saint-Pascal-de-Kamouraska, à la pastorale des vocations et à Jeunesse du monde. De 1998 à 2001, il reprend des études en théologie biblique au Centre universitaire dominicain d’Ottawa. Ayant obtenu un doctorat en Écriture sainte, il verra sa thèse publiée à Paris sous le titre « La béatitude des doux ».

L’abbé Talbot restera à Ottawa pendant trois ans comme professeur au Collège universitaire. Mais à partir de 2003, on le retrouvera curé à Saint-Pierre et à Saint-François avec résidence à Saint-François.

Le changement de siècle a vu les effectifs sacerdotaux diminuer considérablement dans le diocèse de Sainte-Anne. N’ayant plus de curé résidant, la Fabrique décida de déménager son bureau à la Maison de la paroisse. C’est ainsi que le presbytère, construit en 1895, devint un bâtiment inoccupé dont on discutera âprement la future vocation.

 Comme le temps est un facteur qui émousse tout, disait un loustic, on attendra que passent les nuages …

 

J. Simard ptre. 2017

 

L’ABBÉ MICHEL TALBOT

Curé de 2013 à

 

À Saint-François, le calme revenu, le député Norbert Morin dut user de stratégie pour pouvoir intégrer définitivement le presbytère de 1895 dans le patrimoine de la paroisse et obtenir les subventions nécessaires, conditionnées par la participation du milieu.

C’est dans cette atmosphère qu’arriva le curé Michel Talbot à la satisfaction de tous pour présider le secteur pastoral. Rien de bien neuf n’apparaîtra au liturgique sauf que dans chacune des paroisses de circonscription, il n’y aura pas de messe le dimanche une fois le mois ; elle sera remplacée par une Célébration de la Parole de Dieu, présidée par des laïcs et sans Eucharistie. On peut imaginer les nombreuses critiques qui s’ensuivirent !

Du côté pastoral on sut consolider la catéchèse des jeunes de l’école La Francolière avec  un groupe de bénévoles regroupées autour de madame Fabienne Blais. Au plan financier, comme la paroisse de Saint-François avait déjà un bon pactole, on aménagea un chauffage d’appoint à l’église, la géothermie ; on fit des travaux de peinture sur les toits; on consolida les murs du bâtiment grâce, une fois de plus, à des subventions gouvernementales.

En 2016, la pénurie de prêtres se faisait sentir de plus en plus dans le diocèse, on commença l’étude d’un mouvement spécial pour l’évangélisation du territoire dont la population manifestait une indifférence religieuse accentuée. La culture ambiante écrasait manifestement les racines ancestrales du catholicisme des vieilles paroisses rurales. Le diocèse de Sainte-Anne sera divisé en trois secteurs ; celui de Montmagny comprendra alors 22 paroisses allant du fleuve St-Laurent à la frontière américaine. L’abbé Michel Talbot présidera la section pastorale, aidé de sœur Jocelyne Thériault sous le vocable de Tandem ! Le remuement portera le nom de Tournant missionnaire. Tout ça aussi pour répondre à l’engagement apostolique du Pape François et de Vatican II.

Quant à l’ancien presbytère  rendu désert par les transformations des structures cléricales du diocèse, on a réussi  un véritable tour de force. D’abord lui redonner vie et le rendre utile par une restauration à fort prix. On a aussi conservé l’aspect historique d’un Rocher qui  avait permis la naissance de Saint-François autour de son église déménagée qui trouvait des assises nouvelles plus solides et ce, au moment même de la Conquête de la Nouvelle-France en 1759. Pour en arriver là, l’organisme, « Les habitations patrimoniales de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud » formé d’un groupe de bénévoles, présidé par Jacques Boulet, décidé à sauver cet édifice, a dû recueillir dans le milieu, les deux tiers du montant nécessaire aux travaux envisagés ; l’autre tiers étant fourni par la SHQ et le ministère de la Culture et des communications. Et alors en 2015, le presbytère est devenu une maison de  six logements, complétant avec bonheur le site patrimonial de Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud avec l’église de 1866 remise à neuf elle aussi. Que viennent maintenant les touristes ! Et que le nouvel essor donné à l’Église diocésaine soit un vrai tournant missionnaire, apte à revigorer les racines religieuses de tous les paroissiens et paroissiennes de Saint-François.

 

J. Simard ptre. 2017